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connaitreetapprendre
27 mars 2016

HISTOIRE DE FRANCE PAR LES TIMBRES : DE HUGUES CAPET A SAINT LOUIS

pape

Premier pape français, Gerbert d'Aurillac est né vers 938 à Saint-Simon (Cantal) et mort à Rome le 12 mai 1003. Après une enfance comme berger il a fait ses études au monastère de Saint Géraud à Aurillac. Très doué il devient archevêque de Reims en 991 puis a été élu Souverain Pontife en 999 sous le nom de Sylvestre II, et de ce fait il est connu pour avoir été le pape de l'An Mil.
Ce philosophe et scientifique a été surnommé "le pape mathématicien". Après avoir lu le «Livre de l'addition et de la soustraction d'après le calcul des indiens», d'Al-Khuwârizmi, mathématicien perse inspiré par la pensée scientifique hindoue et inventeur de l'algèbre (al djabr), il fut le premier en Occident à comprendre l'importance de la numérotation indo-arabe dans les mathématiques, mais il était trop en avance sur son époque: au Xème siècle on utilisait toujours les chiffres romains et cette évolution de la pensée scientifique ne sera reprise que plusieurs siècles plus tard. Il a malgré tout réussi, grâce à ses abaques, à faire adopter par ses contemporains des méthodes de calculs bien moins compliquées que celles qu'ils utilisaient avec les chiffres romains.
Mais à l'époque, comme il était vraiment trop doué, on a soupçonné Sylvestre II de faire commerce avec le diable, en fait de diable il fit simplement connaissance avec la brillante culture arabe en effectuant plusieurs séjours en Espagne où elle s'épanouissait.
Confondre le diable et l'Islam n'est décidément pas nouveau !

Ce timbre reprend une erreur du statuaire David d'Angers: la statue de Sylvestre II érigée à Aurillac et qui a servi de modèle au timbre, représente le pape coiffé d'une tiare à 3 niveaux, or cette tiare n'éxistait pas encore à l'époque de Sylvestre II: selon certains auteurs c'est Benoît XII qui la coiffée pour la 1ère fois en 1342, selon d'autres c'est son prédécesseur Jean XXII qui le premier ajouta une 3ème couronne en 1316.

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tapisserie

 Guillaume le Conquérant, appelé également Guillaume le Bâtard, Guillaume II de Normandie et enfin Guillaume Ier d'Angleterre, né à Falaise vers 1027 et mort à Rouen le 9 septembre 1087, est duc de Normandie de 1035 à sa mort et roi d'Angleterre de 1066 jusqu'à sa mort en 1087.

Fils illégitime de Robert le Magnifique et d'Arlette de Falaise (Herleva), une « frilla » (épouse more danico, c'est-à-dire «à la mode danoise»), Guillaume devient duc de Normandie vers 8 ans, à la suite du décès de son père. Après une période de forte instabilité, il parvient à reprendre la domination du duché à partir de la bataille du Val-ès-Dunes, en 1047. Il épouse Mathilde de Flandre vers 1053, et fait de la Normandie un duché puissant, craint du roi de France.

À la suite de la mort du roi Édouard le Confesseur, il sort vainqueur de la crise de succession d'Angleterre et s'empare de la couronne d'Angleterre après sa victoire à la bataille d' Hastings, en 1066. Cette conquête fait de lui l'un des plus puissants monarques de l'Europe occidentale et conduit à de très profonds changements dans la société anglaise, dont l'élite anglo-saxonne disparaît au profit des seigneurs normands.

Dès lors, il passe la suite de son règne à se défendre face à ses nombreux ennemis, que ce soit en Angleterre (les rebelles anglo-saxons rassemblés derrière Edgar Atheling, les Danois et les Écossais) ou sur le continent (le comte d'Anjou Foulques le Réchin, le comte de Flandre Robert Ier, mais surtout le roi de France Philippe Ier). Il meurt à Rouen en 1087 après la mise à sac de Mantes, au cours d'une campagne de représailles dans le Vexin français contre le roi de France. Il est inhumé à l'abbaye aux Hommes de Caen.

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fougères

Le château de Fougères est l'un des plus imposants châteaux forts français, occupant une superficie de deux hectares, et constituant un ensemble médiéval du XIIe au XVe siècle.

Au titre des monuments historiques ; le château fait l’objet d’un classement par liste de 1862 et journal officiel du 18 avril 1914 ; le terrain municipal d'une superficie de 1a 95 ca avoisinant la barbacane ouest du château, limité par la rue du Château, la route de Rennes et la prairie de la Palestine fait l’objet d’un classement par arrêté du 4 juillet 1928 ; les douves et anciennes douves et les terrains situés aux abords immédiats et immeubles édifiés sur ces terrains notamment la maison du gardien font l’objet d'un classement par arrêté du 26 février 1953.

Le château est inscrit comme site archéologique depuis le 18 avril 1914

Le château est situé dans la partie ouest de la ville close de Fougères en Bretagne, dans le département d'Ille-et-Vilaine. Le château est construit sur le site naturellement protégé d'un rocher émergeant du marécage cerné d'une boucle du Nançon, affluent du Couesnon, faisant office de douves naturelles.

Le premier château fort qui appartient, au XI° siècle à la famille de Fougères est ruiné en 1166 après le siège d'Henri II Plantagenêt. Il est démantelé et son donjon rasé. Raoul II le reconstruit vers 1173.

Raoul III fait hommage de Fougères à Louis IX. Pierre de Dreux, dit Mauclerc, s'empare de Fougères par surprise en 1231 mais Louis IX, à la tête de son armée, vient reprendre la ville. Raoul III est le compagnon d'armes de Louis IX lors de la septième croisade et meurt en 1256.

Son unique fille, Jeanne, qui épouse Hugues XII de Lusignan (petit-fils de Pierre Mauclerc), en janvier 1253, à Savigny, devenue châtelaine, construit les grandes tours Mélusine et des Gobelins, et dote la cité de portes fortifiées et de remparts.

Philippe le Bel, roi de France, confisque la baronnie de Fougères en 1307.

Jean de Montfort, duc de Bretagne, s'y installe mais Du Guesclin s'empare de Fougères qui revient à Pierre II d'Alençon en 1373. En 1428, Jean II d'Alençon vend le château de Fougères au duc de Bretagne pour payer sa rançon. En mars 1449, en pleine trêve entre la France et l'Angleterre, François de Surienne, un mercenaire espagnol à la solde des Anglais, attaque en pleine nuit avec ses 600 hommes. Les habitants sont massacrés et la ville est pillée. En 1450, Surienne s'y installe et s'y retranche. Ce n'est qu'après deux mois de siège par le duc de Bretagne François Ier, aidé par une épidémie de peste, que Surienne se rend.

Les fortifications sont encore augmentées, en particulier par Pierre II au XVe siècle. Le château est doté de deux tours trapues, la « Françoise » et la « Tourasse ».

En 1488, La Trémoille, lieutenant général des armées royales, prend le château en une semaine malgré une défense composée de 3 000 hommes et le roi de France laisse une garnison à Fougères, une fois rattachée au royaume de France, en 1491.

Diane de Poitiers le reçoit d'Henri II en 1547. Il devient alors le logis des gouverneurs de Fougères.

Dernier assaut quand le duc de Mercoeur, gouverneur de Bretagne, ligueur, en rébellion contre Henri III, s'y réfugie.

Enfin, en 1793, le château est pris par les Chouans et les vendéens. Le logis du XIVe siècle est détruit vers 1810.

En octobre 1828, Honoré de Balzac séjourne plusieurs semaines à Fougères chez Gilbert de Pommereul. Il visite le château et l'ensemble de la région pour y puiser l'inspiration pour son roman Les Chouans, paru en 1829.

Victor Hugo, dans Quatrevingt-treize (1879), s'inspire de la tour Mélusine qu'il décrit longuement : c'est la « Tourgue » d'Hugo, « une haute et large tour, à six étages, percée çà et là de quelques meurtrières, ayant pour entrée et pour issue unique une porte de fer donnant sur un pont-châtelet ». Au sol se trouve la grille par laquelle est visible la fameuse oubliette, tantôt prison, tantôt garde-manger.

Le château féodal de Fougères est un véritable condensé d'architecture militaire érigé sur 400 ans : les premières tours sont carrées et ont un rôle certes défensif, mais passif ; les tours circulaires permettent aux défenseurs de ne pas redouter les angles morts lors des tirs ; les tours en fer à cheval protègent astucieusement les bases des tours et donnent assez de débattement aux archers et arbalétriers.

Les remparts sont très bien conservés et forment trois enceintes.

Si le logis seigneurial est en ruine, les tours s'élèvent encore avec majesté. Certaines sont visitables : la tour carrée de la Haye-Saint-Hilaire (XIIe siècle) qui donne accès à la « basse cour », la tour Raoul (XVe siècle), la tour Mélusine (XIVe siècle) et à la tour du Hallay. Le châtelet d'entrée, est défendu par les tours Mélusine et des Gobelins.

Le gros-œuvre est en granite et en schiste, monté en pierre de taille et appareil mixte. Les toits sont en ardoise.

Les tours d'entrée et de Coigny datent de la fin du XIIe siècle.

Au XVe siècle la tour d'Amboise (poterne), puis les tours Raoul et Surienne complètent les fortifications. Ces dernières sont remaniées en 1481.

Propriété depuis 1820 de la famille de Pommeureul, le château est vendu à la municipalité pour la somme de 80 000 Francs-or (environ 282 000 euros d'aujourd'hui) en 1892.

Le château de Fougères est en état de vestiges restaurés.

En 2009 - 2010, un nouveau parcours scénographique est aménagé dans les 3 principales tours, sur le thème des « Marches de Bretagne ». Ce parcours est conçu par l'architecte du patrimoine Régis Ribet, de l'agence Softage (Le Loroux-Bottereau - 44), et par Agnès Badiche, scénographe à La Rochelle.

À l'entrée, on trouve un moulin à eau quadruple dont les roues ont été restaurées en 2013 et fonctionnent encore ; l'une d'elle fait tourner un générateur électrique. Ce moulin est situé en contrebas de la conciergerie. En même temps que le nouveau parcours scénographique, le bâtiment est complètement remanié et aménagé pour devenir l'entrée du château, accueillant ainsi la billetterie, la boutique, une salle de projection, et un espace pédagogique. Ces travaux, permettant d'offrir l'accessibilité aux personnes à mobilité réduite, sont conçus et mis en œuvre par Régis Ribet. L'accès à la courtine ouest permet d'observer la ville haute.

Un timbre postal représentant le château est émis le 18 janvier 1960. Au premier plan au centre la tour Surienne, à sa droite la tour Raoul, du nom de Raoul II, baron de Fougères.

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saint louis

Louis Capet, né à Poissy le 25 avril 1214 de de Blanche de Castille qui assura la régence de 1226 à 1234, Roi de France de 1226 à 1270 sous le nom de Louis IX. Canonisé en 1297 bien qu'il ait massacré cathares et musulmans lors de différentes croisades. Il meurt de la peste à Tunis le 25 août 1270 lors de la 8ème croisade contre les musulmans. Il est plus connu sous le nom de Saint Louis.
S´il était notre contemporain, selon les critères ayant cours actuellement, il serait certainement qualifié d´intégriste ou de fondamentaliste et son titre de sainteté lui serait contesté ...
Nonobstant ces considérations religieuses ce fut un grand souverain qui exerça avec justesse et justice le pouvoir dans l'intérêt de la France et de son peuple et dota le royaume d'institutions (Parlement, Cour des Comptes, monnaie unique, Hôpital des Quinze-Vingts, etc.) et de règles juridiques qui prévalent encore de nos jours, telle que la présomption d'innocence.

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joinville

Jean de Joinville (v. 1224 - 24 décembre 1317), également connu sous le nom de Sire de Joinville, est un noble champenois et biographe de Louis IX de France (dit Saint Louis).

Sénéchal de Champagne et historien du règne, il suit Louis IX à Aigues-Mortes lors de la septième croisade. C'est en partie grâce à ses témoignages que Saint Louis est canonisé en 1297.

Fils de Simon de Joinville et de Béatrice d'Auxonne, fille d'Etienne II d'Auxonne, il appartenait à une famille de la haute noblesse champenoise. Il reçut une éducation de jeune noble à la cour de Thibaut IV, comte de Champagne et célèbre trouvère : lecture, écriture, rudiments de latin. À la mort de son père, il devint sénéchal de Champagne, titre désormais héréditaire, il fut donc attaché à la personne de Thibaut IV. C'était un homme très pieux et soucieux de bien administrer sa région.

En 1241, il accompagne son seigneur, Thibaut IV de Champagne, à la cour du roi de France, Louis IX (futur Saint Louis). En 1244, lorsque celui-ci décide d’organiser la septième croisade en Égypte, Joinville décide de se joindre aux chevaliers chrétiens tout comme son père l’avait fait 35 ans plus tôt contre les Albigeois, ce qui ne l’empêche pas de participer à la révolte nobiliaire de 1246-1247.

Lors de la croisade, Joinville se mit au service du roi et devint son conseiller et son confident. En 1250, quand le roi et ses troupes furent capturés par les mamelouks à Mansourah, Joinville, parmi les captifs, participa aux négociations et à la collecte de la rançon. Joinville se rapprocha probablement encore du roi dans les moments difficiles qui suivirent l’échec de la croisade (mort de son frère Robert, mal entouré par les autres seigneurs…). C’est Joinville qui conseilla au roi de rester en Terre sainte au lieu de rentrer immédiatement en France comme l'y poussaient les autres seigneurs ; le roi suivit l’avis de Joinville.

Pendant les quatre années suivantes, passées en Terre sainte, Joinville fut le conseiller très écouté du roi. Celui-ci s’amusait des emportements, de la naïveté et des faiblesses de Joinville, et il le reprenait parfois, mais il savait qu’il pouvait compter sur son absolu dévouement et sur sa franchise. Lorsque Louis IX perdit sa mère Blanche de Castille, Joinville fut un des premiers hommes à être reçu dans la tente du roi.

À côté de sa vie de Cour, Joinville eut également une vie familiale puisqu'il épousa Alix de Grandpré, jeune fille qui lui avait été attribuée lors de son enfance par le comte de Champagne, Thibaut IV lui-même.

En 1270, Louis IX, bien que physiquement très affaibli, se croisa de nouveau avec ses trois fils. Joinville refusa de le suivre, conscient de l’inefficacité de l’entreprise et convaincu que le devoir du roi était de ne pas quitter un royaume qui avait besoin de lui. De fait, l’expédition fut un désastre et le roi mourut devant Tunis le 25 août 1270.

À partir de 1271, la papauté mena une longue enquête au sujet de Louis IX, qui aboutit à sa canonisation, prononcée en 1297 par Boniface VIII. Comme Joinville avait été l’intime du roi, son conseiller et son confident, son témoignage en 1282 fut très précieux pour les enquêteurs ecclésiastiques qui purent prononcer cette canonisation.

Vers 1299 Jeanne de Navarre, lui demanda d’écrire la vie de saint Louis. Elle mourut pourtant en 1305, sans avoir la chance de voir l'ouvrage terminé.

Il mourut le 24 décembre 1317, âgé de plus de 93 ans, près de 50 ans après le saint roi. Son âge est d'ailleurs exceptionnel pour l'époque. Il fut inhumé dans la chapelle Saint-Joseph de l'église Saint-Laurent du château de Joinville, aujourd'hui détruit.

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chinon

Dominant la Vienne, le plateau de Chinon finit en éperon, presque à toucher la rivière. Cet éperon, fortifié dès les Romains, connaît pendant dix siècles une histoire confuse et tragique.
Trois maîtres dans l’art des fortifications ont surtout laissé leur empreinte sur le château fort actuel : deux rois d’Angleterre, Henri II et Richard Coeur de Lion, un roi de France, Philippe Auguste. C’est en 1205, après un siège de huit mois, que ce dernier a enlevé la place aux Plantagenêts.

Avec Charles VII débute, pour Chinon, une page d’histoire. La France est dans une situation très grave. Henri IV, roi d’Angleterre, est aussi « roi de Paris », Charles VII n’est que le « roi de Bourges » quand, en 1427, il installe sa petite cour à Chinon. L’année suivante, il y réunit les États Généraux des provinces du Centre et du Sud encore soumises à son autorité. Les États votent 400.000 livres pour organiser la défense d’Orléans, assiégée par les Anglais.

Jeanne, escortée de six hommes d’armes, fait le voyage de Lorraine à Chinon sans rencontrer une seule des bandes armées qui désolent le pays. Le peuple y voit un signe manifeste de la protection divine. En attendant d’être reçue par le roi, Jeanne reste deux jours dans une hôtellerie de la ville basse, jeûnant et priant.
Quand la petite paysanne de 18 ans est introduite dans le palais, on essaye de lui faire perdre contenance. La grande salle est illuminée de 50 torches ; 300 gentilshommes en riches costumes sont réunis ; le roi se dissimule dans la cohue un courtisan a revêtu son habit.
Jeanne avance timidement, distingue aussitôt le vrai Charles VII et va droit à lui. Bien qu’il prétende ne pas être le roi, elle lui embrasse les genoux : « Gentil Dauphin, lui dit-elle, (Charles n’ayant pas été sacré, il n’est pour elle que le Dauphin) j’ai nom Jehanne la Pucelle. Le Roi des Cieux vous mande par moi que vous serez sacré et couronné en la ville de Reims et vous serez lieutenant du Roi des Cieux qui est roi de France ».
Charles est assailli par des doutes: il se demande si Charles VI était bien son père (sa mère est Isabeau de Bavière, dont l’inconduite a fait scandale). Quand la Pucelle lui déclare:  » Je te dis, de la part de Messire le Christ, que tu es héritier de France et vrai fils de roi », il se sent réconforté et bien près d’être convaincu de la mission de l’héroïne.
L’entourage de Charles VII lutte encore. On fait comparaître la jeune fille devant la cour de Poitiers. Un aréopage de docteurs et de matrones doit décider si elle est sorcière ou inspirée. Pendant trois semaines, on la questionne. Ses réponses naïves, ses vives réparties, sa piété, sa confiance dans l’assistance de Dieux triomphent des plus sceptiques. Elle est déclarée « envoyée de Dieu ».
Revenue à Chinon, on l’équipe. on lui donne des hommes d’armes et elle part le 20 avril 1429 pour accomplir son miraculeux et tragique destin.

Chinon reste le siège de la cour jusqu’en 1450, puis on l’abandonne. Toutefois, le château retrouve un éclat fugitif en 1498, quand le roi Louis XII y reçoit le légat du pape, César Borgia, venu lui porter la bulle de son divorce.
Louis XII se sépare sans regret de Jeanne de France, la fille de Louis XI. Il n’avait que 14 ans quand ce dernier la lui a fait épouser. Une double bosse, la hanche coxalgique, un aspect simiesque expliquent le peu d’empressement de son époux durant les vingt-trois années de leur union. Quand meurt Charles VIII, Louis XII doit, selon le testament du défunt, épouser sa veuve Aune de Bretagne. Il a pour elle une vive inclination et ce nouveau mariage conserve la Bretagne à la couronne; double raison pour que le roi célèbre par des fêtes magnifiques l’arrivée de la bulle libératrice.

Richelieu, le grand cardinal, jette son dévolu sur Chinon et, non sans peine, en devient possesseur. Le château reste dans sa famille jusqu’à la Révolution. II est très mal entretenu: fortifications et bâtiments commencent à s’effriter. Sous Napoléon Ier la ruine s’accentue . Devenu propriété du département, Chinon a été l’objet de réparations et de consolidation des ruines.
C’est depuis la rive sud de la Vienne que la vue sur le château est la plus belle. Placez vous près du pont et vous pourrez admirer l’envergure du chateau médiéval de Chinon.
Cette forteresse médiévale remarquable dans ses dimensions domine l’ensemble de la ville sur toute sa longueur (environ 500m de long sur 100m de large).les murailles suivent le contour de l’éperon rocheux au nord de la Vienne.
Le chateau se décompose en trois parties: le Fort du Coudray, le Chateau du Milieu et le Fort Saint Georges.

1) Il comprend le donjon ou tour du Coudray qui occupe la partie Ouest de la construction. Il a été bâti au 13ème siècle sous Philippe Auguste. Il fait 25 mètres de hauteur et 12 de diamètre. Il compte trois étages dont les deux inférieurs sont voutés, les étages sont reliés par un escalier. Jeanne d’Arc habitait le premier étage pendant son séjour à Chinon. Dans cette tour, Philippe IV le Bel y fit emprisonner les Templiers en 1308 (et notamment le Grand Maitre Jacques de Molay) avant le jugement qui devait les condamner à mort. On leur attribue les graffiti de l’étage moyen.
Le fort du Coudray comporte deux autres belles tours d’enceinte; La tour de Boisy et la tour du Moulin. Sur le coté Nord du Donjon on peut toujours observer les fondations de l’ancienne chapelle Saint Martin. Dans la cour se trouve un puits qui a une profondeur de 95 mètres. De nombreux souterrains partaient du Fort du Coudray les accés en sont toujours visibles au bas du Donjon et de la Tour de Boisy.
La Tour du Moulin est située à l’angle Sud-Ouest de l’édifice. Elle fait vingt mètres de Haut et huit mètres de diamètre. Elle domine la vallée d’une cinquantaine de mètres. On attribue son origine à l’époque de Henri II Plantagenêt. Elle comporte trois étages et est particulièrement bien protègée par plusieurs lignes de défense ce qui ajouté à sa position la rendait quasiment inexpugnable.
La Tour de Boisy se situe à l’angle Sud-Est du Fort du Coudray et domine la ville. A l’origine elle s’appelait Tour du Beffroi. Elle fait trente mètres de haut et a la forme d’un rectangle de quinze mètres de long sur dix de large. L’épaisseur moyenne des murs est supérieure à trois mètres. La Tour de Boisy commmuniquait avec le Donjon au niveau des étages supérieurs. La salle du niveau supérieur était une des plus belles du château avec sa hauteur de 6,5 mètres.

2) Ce château forme la partie centrale de l’ensemble. Le fossé qui sépare le fort St Georges du château du Milieu était enjambé par un pont de bois aboutissant à un pont-levis. Un pont en pierre l’a remplacé. L’entrée du château se fait par la tour de l’Horloge (à l’intérieur, intéressant musée Jeanne d’Arc). Cette tour est curieusement plate : 5 m d’épaisseur pour 35 m de hauteur. Vue de profil, de la ville, elle donne l’impression d’une colonne. Une cloche, la Marie Javelle, placée dans un lanternon sur la plate-forme, sonne toujours les heures. Elle est actionnée à la main dans les grandes occasions. Sur la gauche, se trouvent les restes des Logis Royaux le long de la courtine Sud avec en particulier la Grande Salle. La partie Nord des Logis Royaux a disparu, et notamment la chapelle Sainte Melaine, l’extrémité Ouest des Logis Royaux communiquait par un pont-levis avec le Fort du Coudray. Les Logis Royaux ont été construits du 12ème au 15ème siècle. Ils formaient un U, il ne reste que la partie Sud qui donne sur la ville. De ce coté ils comprenaient la Grande Salle et des pièces d’habitation dont la chambre du Roi. Coté Nord se trouvait en particulier la Chapelle Sainte Melaine qui était la chapelle Royale du château. Elle a été fondée au Xe siècle par les moines de l’ Abbaye de Bourgueil et sa construction a été achevée au XIe siècle, elle se situait entre la Grande Salle et la Tour des Chiens. C’est dans cette chapelle que mourut Henri II Plantagenêt le 7 juillet 1189. Son corps fut laissé à l’abandon par ses serviteurs, recouvert d’un simple manteau. Il fut ensuite transporté à Fontevraud.
À l’époque de Charles VII les Logis Royaux ont été le théâtre de nombreux épisodes marquants, et notamment l’enlèvement de Georges de La Trémoille à l’instigation du Connétable de Richemont.
La Grande Salle venait d’être construite quand a eu lieu le 8 mars 1429, à cet endroit, la présentation de Jeanne d’Arc à Charles VII.
La Courtine Nord est constituée de trois tours: d’Argenton, des Chiens et de l’Échauguette.
La Tour d’Argenton, a été construite à la fin du XVe siècle par Philippe de Commynes Seigneur d’Argenton. Elle a servi de prison, c’est la que là que les célèbres cages de Louis XI étaient utilisées.
La Tour des Chiens a été construite à l’époque de Philippe-Auguste au début du 13ème siècle. Son nom vient de ce qu’elle servait d’abri pour les meutes royales. Elle fait 23 mètres de hauteur et comporte trois étages. L’étage supérieur est un peu en contrebas du sol du château, l’ensemble des niveaux est relié par un escalier.
La Tour de l’Échauguette permettait de contrôler les murailles Nord et Est du château.

3) Aujourd’hui démantelé, il a été construit après les deux autres châteaux par Henri II Plantagenêt. La Vienne et des ravins protégeaient le château au Sud, à l’Ouest et au Nord, mais le côté oriental restait accessible à l’assaillant arrivant par le plateau. St-Georges renforçait la défense à cet endroit. Le nom du fort venait de sa chapelle, consacrée au patron de l’Angleterre.

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capet

(vers 941-996), duc de France (956-987) puis roi de France (987-996).

Alors que ses aïeux, les Robertiens Eudes et Robert, ont régné sans parvenir à implanter leur lignée aux dépens des Carolingiens, Hugues Ier Capet a définitivement éliminé ces derniers, s'imposant comme roi de 987 à 996 et fondant la dynastie des Capétiens.

Les annales de l'abbaye Saint-Médard de Soissons mentionnent l'élection de Hugues, « surnommé Chapez ». On a pu voir dans ce surnom une déformation du latin caput (« tête ») ; en fait l'origine du surnom tient plus probablement au fait qu’Hugues était abbé laïque de Saint-Martin de Tours et, qu'à ce titre, il portait la chape (long manteau) de saint Martin.

Fils d'Hugues le Grand et de la princesse Hedwige (ou Avoie), sœur d’Otton Ier le Grand, Hugues Capet reçoit de son père, mort en 956, la Neustrie (entre Loire et Seine) et le duché de France (entre Seine et Somme). Avec la restauration de l’empire d’Occident par le Germain Otton Ier en 962, la Francia occidentalis des Carolingiens passe sous la tutelle de l'empereur germanique.

Si l’autorité d’Hugues reste intacte dans le duché de France, elle est mise à mal en Neustrie du fait de la constitution de principautés plus réduites : comtés d'Anjou, de Chartres, de Blois. En 970, il épouse une descendante des Carolingiens, Adélaïde, fille de Guillaume Tête d'Étoupes, duc d'Aquitaine. Huit ans plus tard, il s’illustre dans la défense de Paris contre l’offensive du deuxième empereur germanique, Otton II.

En 987, le roi carolingien Louis V meurt ; le seul Carolingien pouvant légitimement lui succéder est son oncle Charles, que le défunt empereur Otton Ier avait fait duc de Basse-Lorraine. Mais Charles de Lorraine est écarté lors d'une assemblée des grands du royaume, tenue à Senlis le 1er juin 987 ; Hugues Capet, qui la préside, est élu roi grâce à l'intervention vigoureuse de l'archevêque de Reims, Adalbéron, qui recherche un accord entre la Germanie et la France. Celui-ci sacre le nouveau roi à Noyon le 3 juillet 987.

Les contemporains ont le sentiment que cette élection n’est pas conforme, car l'idée que seuls les rois issus de la famille carolingienne sont légitimes est largement implantée dans les esprits. Aussi, afin d’écarter le Carolingien Charles de Lorraine, Adalbéron de Reims a-t-il invoqué son absence, sa vie dissolue et sa pauvreté. Une dernière raison a joué en faveur d’Hugues : la cour impériale germanique est opposée à Charles de Lorraine, car elle craint la puissance née de l'union de la Lorraine et du royaume de l'Ouest. Hugues Capet a donc reçu, contre les tenants de la légitimité carolingienne, le soutien du parti impérial, favorable à l'unité du monde chrétien sous l'autorité de l'empereur.

Deux séries de légendes ont vu le jour dès la première moitié du xie siècle. Les unes font mention d'une cession du royaume des Francs de l'Ouest par Louis V, le dernier Carolingien, à Hugues : le chroniqueur Odoran de Sens en fait mention en 1045 ; les annales de Saint-Aubin d'Angers ajoutent que Louis V a également donné sa femme ou sa fille à Hugues (ou à son fils Robert). Une autre légende contribue à légitimer l'accession d'Hugues ; c'est la prophétie de saint Valéry : si Hugues rend sa dépouille mortelle à l'abbaye du saint, il sera roi et ses descendants le seront pendant sept générations.

Devenu roi, Hugues Capet associe immédiatement son fils Robert à la royauté. Il doit combattre pendant deux ans Charles de Lorraine et ses partisans, qui ont fait de Laon leur centre d'opérations contre celui qu’ils considèrent comme un usurpateur.

Charles vaincu, le reste du règne d’Hugues Ier Capet se limite à un long et violent conflit avec la papauté à propos du siège épiscopal de Reims, resté vacant après la mort d'Adalbéron. Il cherche également à accroître le domaine royal, auquel il annexe Senlis et (temporairement) Dreux.

Pour avoir fait sacrer son fils Robert de son vivant, dès 987, il a assuré le pouvoir héréditaire de sa maison. En effet, en fondant l’hérédité dynastique, Hugues Capet est devenu la souche des trois dynasties de souverains – Capétiens, Valois, Bourbons – qui se sont succédé sur le trône de France jusqu'en 1848 (c'est-à-dire pendant près d'un millénaire), et dont les branches collatérales ont régné sur les royaumes de Naples, de Hongrie et d'Espagne.

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cavaliers

 La broderie de la reine Mathilde, communément appelée la Tapisserie de Bayeux, a été commandée par le demi-frère de Guillaume le Conquérant, l'évêque Odon de Conteville, après la conquête de l'Angleterre par les Normands en 1066. Il est très probable que cette œuvre de grande dimension, d'environ 70 mètres de longueur pour 50 centimètres de hauteur, était destinée à la cathédrale de Bayeux qu'Odon avait fait reconstruire et qu'il consacre en 1077. La tapisserie narre, avec une foule de détails sur la vie au xie siècle, l'accession du duc de Normandie au trône d'Angleterre à travers 58 scènes légendées, depuis la désignation de Guillaume par le roi d'Angleterre, Edouard le confesseur, en 1064, jusqu'à son avènement en 1066 (la tapisserie est conservée à Bayeux au musée de la Tapisserie).

Véritable instrument de la propagande normande, cette broderie fut exécutée avec des fils de laine teints avec des pigments naturels dans différents coloris de jaune, de rouge, de vert, de bleu, et en noir, brodés, avec des aiguilles en bronze, sur huit segments de toile de lin de longueur différentes. Au xixe siècle le nom de la reine Mathilde, épouse de Guillaume le Conquérant, fut associé à l'œuvre et la réalisation de la broderie lui fut attribuée à tort. On a longtemps pensé que les auteurs de cet ouvrage étaient des brodeurs anglo-saxons, mais des recherches récentes y voient désormais l'œuvre d'artistes normands travaillant dans les environs de Bayeux.

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philippe auguste

 Philippe II dit Philippe Auguste, né le 21 août 1165 à Gonesse, mort à Mantes le 14 juillet 1223, est le septième roi de la dynastie dite des Capétiens directs. Il est le fils héritier de Louis VII dit le Jeune et d'Adèle de Champagne.
Le surnom d'Auguste qu'on lui donna de son vivant, est une référence directe au titre antique d'Auguste ; il signifie également, et cette interprétation a été mise en avant sous son règne, « augmenter », « faire croître ». En effet, ce surnom lui a été donné par le moine Rigord après que Philippe II a ajouté au domaine royal en juillet 1185 (Traité de Boves) les seigneuries d'Artois, du Valois, d'Amiens et d'une bonne partie du Vermandois. Enfin, il rappelle le nom de son mois de naissance, nom qui vient également de l'empereur Auguste. C'est donc une triple référence à Auguste.
Philippe Auguste reste l'un des monarques les plus admirés et étudiés de la France médiévale, en raison non seulement de la longueur de son règne, mais aussi de ses importantes victoires militaires et des progrès essentiels accomplis pour affermir le pouvoir royal et mettre fin à l'époque féodale.

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saint louis a

 (Poissy 1214-Tunis 1270), roi de France (1226-1270).

Petit-fils de Philippe Auguste et grand-père de Philippe le Bel, Louis IX – plus connu sous le nom de Saint Louis – est l’un des maillons essentiels de l’histoire de la dynastie des Capétiens. Son règne a contribué à fonder l’idée de l’incarnation d’un pouvoir politique et spirituel en un homme singulier et non plus seulement en un Dieu universel. Si son action politique a atténué les excès de la féodalité au profit de la notion d’intérêt général, l’idée de justice, profondément associée à sa personne, et les croisades ont pour leur part assuré la postérité spirituelle de Louis IX.

Né le 25 avril 1214 à Poissy, le futur monarque est le troisième enfant de Louis VIII le Lion et de Blanche de Castille. Héritier du trône après la mort de son frère aîné, Louis est âgé de douze ans lorsqu’il succède à son père le 7 novembre 1226. Il est sacré à Reims le 29 novembre de la même année.

Louis IX est proclamé majeur en 1234, mais il laisse à sa mère la conduite des affaires au moins jusqu’en 1242. Jusqu’à cette date, et de nouveau de 1248 à 1252, pendant la croisade d’Égypte, le sort du royaume est ainsi entre les mains de l’énergique Espagnole qu’est Blanche de Castille. La régente maintient en place les conseillers expérimentés de Philippe Auguste et de Louis VIII (frère Guérin, chancelier de France, et Barthélemy de Roye, chambrier de France) et fait appel aux membres des familles seigneuriales d'Île-de-France depuis longtemps attachées à la dynastie capétienne (Gautier Cornu, archevêque de Sens et remarquable ministre ; Mathieu de Montmorency, connétable de France et habile homme de guerre). Elle bénéficie en outre des conseils d’un Italien, Romain Frangipani, cardinal de Saint-Ange et légat du pape.

Depuis 1209, la situation en pays cathare est préoccupante, tout comme l’attitude du comte Raimond VII de Toulouse. Par le traité de Paris du 11 avril 1229, qui met un terme définitif à la croisade des albigeois, la régente impose au comte de Toulouse d’accepter l’annexion au domaine royal des sénéchaussées de Nîmes-Beaucaire et de Béziers-Carcassonne, et de donner en mariage sa fille et unique héritière Jeanne de Toulouse au frère du jeune roi, Alphonse de Poitiers.

Avec le concours de son conseiller italien Romain Frangipani, la régente brise la révolte de Philippe Hurepel, fils de Philippe Auguste et d’Agnès de Méran, auquel se joignent les barons hostiles à ce que la régence soit exercée par une femme (surtout étrangère) : le comte de Champagne, Thibaud IV et surtout le bailliste de Bretagne, Pierre de Dreux, dit Mauclerc. Ébauchée à l'automne 1226, marquée par d’inquiétantes abstentions au sacre de Louis IX le 29 novembre, une première coalition féodale échoue dès le printemps 1227.

Mais elle se reconstitue presque aussitôt. Mis en échec par les Parisiens, qui prennent sous leur protection le jeune roi, vaincus dans le Perche en janvier 1229, privés de l’appui du comte de Toulouse en avril 1229, les révoltés reprennent les armes en 1230 avec l’appui du roi d'Angleterre Henri III, qui est accueilli à Saint-Malo le 3 mai par Pierre Mauclerc. La soumission de Philippe Hurepel en septembre, le retour outre-Manche du Plantagenêt en octobre mettent fin à la révolte avant que la paix avec l’Angleterre et la Bretagne ne soit consolidée, par les trêves de juillet 1231, qui laissent à Louis IX Bellême et Angers (où il fait édifier un château fort). Ces trêves sont confirmées par les accords de Paris de novembre 1234 avec Pierre Mauclerc et d'août 1235 avec Henri III ; elles permettent à Blanche de Castille de léguer à son fils un royaume en paix.

La réforme administrative du royaume, inaugurée par Philippe Auguste et par Louis VIII, est poursuivie avec vigueur par Louis IX. Maintenant en place l’Echiquier, les vicomtes et les sergents institués par les Plantagenêt en Normandie, le souverain subordonne les uns et les autres à la Curia Regis et à des officiers originaires de l’Île-de-France ou de l’Orléanais, auxquels il fait également appel pour renforcer son autorité dans les pays de la Loire.

Prévôts et baillis y sont donc introduits, ces derniers cessant alors d’être des inspecteurs itinérants pour devenir des administrateurs nommés, payés et révoqués par le roi pour exercer leurs fonctions dans le cadre d’une vingtaine de circonscriptions bien distinctes entre lesquelles est désormais divisé le vaste domaine royal : les baillages, appelés sénéchaussées dans le Centre-Ouest et le Midi languedocien, et, plus simplement, mais exceptionnellement, prévôté à Paris. Recrutés soit dans la petite noblesse locale, soit dans la bourgeoisie, tel Etienne Boileau, prévôt de Paris de 1258 à 1267, ces officiers se constituent alors en dynasties, dont la plus célèbre est celle des Beaumanoir, père et fils : ils sont tour à tour baillis en Gâtinais vers 1240-1250 et à Clermont-en-Beauvaisis vers 1280. Ces officiers sont contraints de respecter de strictes règles de gestion, définies par l’ordonnance de 1254.

Les officiers royaux sont étroitement surveillés par des enquêteurs royaux qui ont pour mission de fixer les droits et les devoirs de chacun et de transmettre par écrit toutes les plaintes à Paris, où la cour du roi commence à se subdiviser en sections spécialisées : le Conseil, qui traite plus spécialement des affaires politiques ; la Curia in parliamento, qui s’érige alors en parlement, ayant à la fois le rôle de cour suprême dans certaines affaires et surtout de juridiction d’appel des décisions des tribunaux de bailliage ; la Curia in compotis, enfin, berceau de la future Cour aux comptes.

C’est dans le sens d’un affermissement des prérogatives royales que s’inscrivent les ordonnances de 1263 et de 1265. Désormais, la monnaie royale jouit d’un cours forcé sur tout le royaume, et dès 1266 on frappe deux nouvelles monnaies : un gros d’argent et une pièce d’or. Le règne de Louis devient celui de la « bonne monnaie » qu’évoqueront avec nostalgie les générations suivantes. Ces décisions, impopulaires chez les barons, répondent à un souci d’ordre moral tout en affirmant la supériorité du pouvoir royal. Et c’est bien là l’originalité du règne de Louis IX : la combinaison de la spiritualité et de l’intérêt du royaume, en l’occurrence celui de la monarchie.

Louis IX est également à l’initiative des nombreuses autres grandes ordonnances, notamment celles de 1254 (interdiction des jeux de hasard et d’argent), de 1258 (interdiction du duel judiciaire et de la guerre privée) et de 1262 (confirmant la tutelle royale sur les villes).

Louis IX doit faire face au soulèvement cathare en Languedoc en 1240, et surtout à l’intervention anglaise consécutive au défi que lui adresse Hugues de Lusignan le 25 décembre 1241. Vaincu à Taillebourg et à Saintes le 31 juillet 1242, le roi Henri III d’Angleterre se réfugie à Blaye, tandis que Raimond VII signe la paix de Lorris, qui confirme en janvier 1243 les clauses du traité de Paris de 1229 et permet aux troupes royales de faire tomber les dernières places albigeoises : Montségur en 1244, Quéribus en 1245.

À partir de 1256, Louis IX place sous sa dépendance étroite son gendre le comte Thibaud V de Champagne, auquel il rachète ses droits sur les comtés de Blois, de Chartres, de Châteaudun et de Sancerre afin d’étendre le domaine royal – qu’il a en revanche amputé du Poitou et de l’Anjou pour constituer les apanages de ses frères Alphonse et Charles afin de respecter les vœux ultimes de son père Louis VIII.

Reconnaissant sa puissance au traité de Paris (28 mai 1258, ratifié en décembre 1259), le roi d’Angleterre Henri III consent à redevenir l'homme lige du roi de France et à lui céder définitivement la Normandie, le Maine, l'Anjou, la Touraine et le Poitou en échange de la restitution de ses fiefs et domaines dans les diocèses de Limoges, de Cahors et de Périgueux, et de l’expectative des biens que possède Alphonse de Poitiers en Agenais et en Saintonge au sud de la Charente.

Enfin, dans le même esprit que pour le traité de Paris, Louis IX signe en 1258 le traité de Corbeil avec le roi d’Aragon : il renonce à ses droits sur le Roussillon et Barcelone, tandis que le souverain aragonais abandonne toute prétention sur la Provence et le Languedoc, Narbonne exceptée (par son mariage avec Marguerite de Provence, Louis IX avait acquis un droit de regard sur la France du Sud et ouvrait ainsi de nouvelles perspectives à la monarchie capétienne).

Souverain convaincu de la dignité royale et des devoirs inhérents à sa charge, Louis IX a développé toute une symbolique du pouvoir. Ainsi organise-t-il la nécropole royale à Saint-Denis après 1239 : dans le chœur reconstruit de l’abbatiale apparaissent exclusivement les tombeaux des rois et des reines ayant régné sur la France depuis les Carolingiens, témoins de la supériorité du sang royal et de la continuité des dynasties.

C’est également au nom de cette très haute idée de la fonction royale que le roi conduit ses relations avec les autres souverains européens. Pour exemple, Louis IX – chrétien, mais épris d’équité – ne se croit pas contraint de soutenir la papauté contre l’empereur germanique Frédéric II, mais prend sous sa protection le concile de Lyon au cours duquel Innocent IV excommunie solennellement l’empereur en 1246-1247. De même, le roi de France condamne par la « mise d’Amiens » de 1264 les barons anglais révoltés qui ont imposé à Henri III les provisions d'Oxford.

En décembre 1244, à la suite d’une grave maladie, Louis IX fait le vœu personnel de se croiser. Aucune remontrance de son entourage ne parvient à le détourner de son projet, quelles que soient les inquiétudes que suscite une inévitable régence.

Le pape Innocent IV réunit à Lyon un concile qui se tient en août 1245 et envoie un légat prêcher la croisade. Louis va consacrer trois ans à préparer son expédition et à réorganiser son administration. En 1247, une grande enquête est confiée à des moines mendiants pour relever toutes les injustices commises auprès des populations et y porter remède. Le roi se montre aussi soucieux d’assurer la paix intérieure que la paix extérieure. Espérant convaincre les Mongols de l’intérêt d’une alliance militaire contre les sarrasins, il leur envoie une ambassade menée par André de Longjumeau.

Le roi, accompagné de son épouse, de son frère Charles d'Anjou et du légat pontifical, quitte le royaume le 25 août 1248, laissant la régence à sa mère Blanche de Castille. Il a été convenu de diriger l’attaque vers l’Égypte, et l’armée royale débarque près de Damiette après avoir fait étape à Chypre. Pour des raisons qui tiennent au choix du terrain et à la division des forces occidentales, et en dépit du succès initial de la prise de Damiette, l’expédition est un échec certain : le roi est fait prisonnier à Mansourah le 5 avril 1250. Avec l’aide de son épouse, qui tient Damiette, Louis négocie sa rançon et celle de ses chevaliers (Damiette et 500 000 livres sont offertes au sultan d’Égypte) et obtient une trêve de dix ans avec l’Égypte.

Louis ne rentre pas pour autant immédiatement en France et aide les villes chrétiennes (→ Jaffa, Sidon, Acre) à renforcer leur défense et leur administration. Ce n’est qu’après avoir appris la mort de sa mère (Blanche de Castille s’éteint en décembre 1252, mais la nouvelle ne parvient aux croisés qu’au printemps 1253) que le roi accepte de rentrer en France. Louis IX entre à Paris le 7 septembre 1254, après six années d’absence.

Toutefois, Louis IX n’abandonne pas l’espoir de prendre sa revanche en Terre sainte. En mars 1267, il prend de nouveau la croix, trois ans avant de s’embarquer, le 1er juillet 1270, pour Tunis, dont il pense que l’émir al-Mustansir Bi-Ilah est disposé à se convertir et à lui apporter son aide militaire contre l’Égypte. Mais la nouvelle était fausse : lors du siège de la ville, l’armée est décimée par la peste, qui emporte Louis le 25 août. Charles d’Anjou ramène en France, avec son armée, le corps du roi, qui est enterré à Saint-Denis auprès de ses ancêtres.

Aussitôt après sa mort, Louis IX apparaît comme un saint aux yeux de son entourage et de ses sujets. Aussi, dès 1272, une demande de canonisation est-elle déposée auprès du pape. En 1278, Nicolas II ordonne une enquête, et c’est pendant le pontificat de Boniface VIII, en 1297, qu’est accordée la canonisation. Cette décision répond à un souci politique et sert les intérêts de la monarchie capétienne, fière de compter désormais un saint dans ses rangs. Tout en reconnaissant les vertus du roi, l’Église a surtout voulu sanctifier un laïc, un homme de son temps qui a su mener sans ostentation une vie édifiante. C’est ainsi que passe à la postérité l’image de Saint Louis, roi juste et pieux.

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 Le palais des rois de Majorque est né de la volonté de Jacques II qui désirait une demeure dans sa capitale continentale. En effet depuis 1276 le royaume de Majorque fut créé sur une partie du royaume d'Aragon, exactement en prenant les îles Baléares, la ville de Montpellier et le Roussillon et la Cerdagne.perpignan

Le château fut commencé avant 1274, c'est à dire deux ans avant le décès de Jacques Ier, évènement qui marqua officiellement la séparation des deux royaumes. Jacques 1er avait donc fait savoir bien avant son intention de séparer en deux son royaume. Sa construction se déroula sur 35 ans, la fin étant marquée par la consécration des chapelles en 1309.

Le maître d'œuvre au lancement de la construction était Ramon Pau, il fut suivi par Pons Descoy. Ceux-ci choisirent le style gothique, caractérisé par des grandes arches. Les murs sont en galets de rivière et en briques liés au mortier, le tout enduit de chaux et peints. La pierre de taille a été largement utilisée pour tout ce qui est anguleux : Portes, fenêtres, angles des murs, escaliers, et surtout les tours. On choisit à l'époque un peu tout les marbres disponibles dans la région (bleu, rose, rouge, blanc)

Les chapelles du rez-de-chaussée, fastueuses, indiquent tout le raffinement que ces rois portaient au monachisme franciscain. Elles se superposent pour s'élever en donjon féodal, si caractéristique de ce bâtiment.

L'entrée du palais est protégée par un fossé et une barbacane crénelée. La porte d'origine était percée du côté Sud de la tour de l'Hommage adossée à l'étage à la salle du trône.

Dans l'aile Sud, la Grande Salle, l'aula, de style gothique méridional, accueillait banquets, conseils royaux et parlements. Ses murs peints étaient tendus de tapisseries. Elle conserve sa cheminée près de laquelle un escalier communiquait avec les cuisines au rez-de-chaussée.

On accède à la chapelle haute, dédiée à la Sainte Croix, par une galerie. Sa façade en marbre s'orne d'un portail en plein cintre qui reçoit une porte de style mudéjar. A l'intérieur, les clefs-de-voûte et les culs-de-lampe sont ornés de saints et d'anges. Une frise inspirée de la calligraphie arabe court au-dessus de fausse tapisseries peintes. De part et d'autre du choeur, des trompes d'angle soutiennent de fausses baies. Des meurtrières protègent les vraies fenêtres.

Au dessous se trouve la chapelle Ste Madeleine prolongée par la sacristie. Ici, les saints et les anges sont remplacés par des fleurs, des feuilles et des fruits sculptés et peints. Le carrelage mudéjar, d'inspiration hispano-mauresque et la frise (grecque) donnent au décor un caractère méditerranéen. Les vitraux des chapelles ont été restaurés. On suppose que la chapelle haute était réservée au roi et aux grandes célébrations tandis que la chapelle basse servait à la reine.

La tour des chapelles domine les appartements royaux qui communiquent par un couloir. Le souverain logeait côté nord, son épouse côté Sud. La loggia de la cour de la reine conserve un superbe plafond. Jusqu'à la construction de la citadelle, un pré séparait la ville du palais, au-delà du fossé nord. A l'est se trouvaient une figueraie et une oliveraie. Au midi, un verger de treilles, d'orangers et de citronniers s'étendait entre le bâtiment et le rempart sud de la cité.

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avénementLe 1er juillet 987, exaspérés par la faiblesse des derniers héritiers de Charlemagne, les principaux seigneurs de Francie occidentale (la France actuelle) offrent la couronne royale au meilleur d'entre eux, le comte de Paris Hugues Capet.

Celui-ci devient roi des Francs sous le nom de Hugues 1er.

Il est sacré deux jours plus tard dans la cathédrale de Noyon par l'évêque de Reims, Adalbéron, selon un rituel germanique inauguré par Pé^pin le Bref en 751.

Hugues 1er est déjà au moment de son élection un homme mûr de 47 ans.

C'est un seigneur puissant et respecté. Son surnom lui vient de ses nombreuses chapes d'abbé, dont celle, prestigieuse entre toutes, de Saint-Martin-de-Tours.

Sa dynastie va finir par se confondre avec le royaume jusqu'en 1792, aussi peut-on dire que son élection marque la vraie naissance de la France.

Malgré le sacre de Reims, Hugues doit défendre sa légitimité les armes à la main. Comme l'un de ses vassaux refuse de lui obéir, Hugues lui demande :
– Qui t'a fait comte ?
Et l'autre de répliquer :
– Qui t'a fait roi ?

Hugues 1er et ses descendants arrondissent le domaine royal ou «pré carré» à la manière modeste et tenace des paysans. Ils consolident leur autorité et font émerger une nation nouvelle du désordre carolingien.

Les premières générations de Capétiens se soumettent à la règle féodale de l'élection mais ont soin de faire élire de leur vivant leur fils aîné ! Les Grands du royaume se prêtent de bon gré à la manoeuvre, l'élection coupant court à toute querelle entre d'éventuels prétendants.

Ils s'habituent peu à peu à une succession héréditaire et l'acceptent d'autant mieux qu'Hugues Capet et ses premiers descendants font preuve d'une sage réserve face à des seigneurs parfois plus puissants et plus riches qu'eux-mêmes.

Avec Philippe II Auguste, deux siècles plus tard, la royauté sera devenue assez forte pour ignorer le rite de l'élection. Le roi dédaignera de faire désigner son fils de son vivant. Son fils Louis VIII dit Le Lion lui succèdera automatiquement et sans difficulté le 14 juillet 1223.

Pendant les deux premiers siècles, les Capétiens n'ont d'autorité que sur un petit territoire s'étendant de Paris à Orléans. Le reste du royaume demeure à la merci de seigneurs rebelles et turbulents. Les rois, de concert avec le clergé, n'ont de cesse de réduire la violence endémique...

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basilique

Notre-Dame-du-Port est une église collégiale de facture romane, qualifiée tardivement de basilique, située à Clermont-Ferrand dans le quartier du Port entre la place Delille et la cathédrale. Du X° siècle à la Révolution, elle fut desservie par une communauté de chanoines, séculiers dès avant le XIII° siècle. Elle est classée monument historique depuis 1840. En 1998, elle a été inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO au titre de l'inscription des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France.

Son nom vient de ce qu'elle a été construite dans le quartier dit du « Port », en latin portus, c'est-à-dire l'entrepôt, l'endroit où l'on apportait et stockait les marchandises. Le Portus de Clairmont est connu dans les écrits anciens depuis le X° siècle. L'église a d'abord porté le nom de Sainte-Marie principale pour la distinguer de Sainte-Marie épiscopale : la cathédrale.

Fondée selon la tradition catholique au VI° siècle par l'évêque saint Avit, elle aurait été rebâtie aux XI° et XII° siècles, après avoir été brûlée par les Normands. La création du chapitre de chanoines dirigé par un doyen, plus sûrement, n'est pas antérieure au milieu du X° siècle ; c'est l'œuvre de l'évêque Etienne II. L'église, dont le chantier se poursuit encore en 1185 et en 1240, est gravement endommagée par les forts séismes qui secouent la région en 1477 et 1490. Elle est remaniée au XIX° siècle par l'ajout du clocher et de dalles de lave en remplacement des tuiles romanes d'origine, sous la direction de l'architecte diocésain Aymon Mallay. Ces dalles ont été retirées depuis et la toiture refaite à l'identique de l'originale, en tuiles canal.

Une importante campagne de rénovation a débuté en 2007 à l'intérieur de l'église et s'est terminée fin 2008, rénovation qui suit celles des façades extérieures et du toit. Ces travaux ont consisté dans le nettoyage de toutes les pierres, la suppression des joints de ciments remontant à la rénovation du XIXe siècle, le rebadigeonnage des parements, la restauration des tableaux et la réfection des lustres afin de rendre l'église dans l'état où elle était en 1900. La crypte de l'église n'a pas été concernée par cette campagne de rénovation.

Le dimanche 7 décembre 2008, la statue de Notre-Dame-du-Port a été réinstallée dans l'église (elle avait été conservée dans la cathédrale de Clermont pendant les travaux de rénovation), marquant ainsi la réouverture au public de l'édifice.

La basilique fait partie des dix églises romanes « majeures » de Basse-Auvergne et plus précisément des cinq églises majeures de type complet, avec l'église Saint-Austremoine d'Issoire, la basilique Notre-Dame d'Orcival, l'église de Saint-Nectaire et l'église Notre-Dame de Saint-Saturnin.

Construite en arkose blonde, une variété de grès, elle a une harmonie presque parfaite qui serait due à l'application du nombre d'or.

Le plan est en croix latine de type basilical à six travées dans la nef flanquée de bas-côtés simples voûtés d'arêtes. Un transept régulier avec une chapelle semi-circulaire orientée sur chaque croisillon. La décoration de l'intérieur se caractérise par sa sobriété, avec un choeur surélevé, entouré d'un déambulatoire sur lequel s'ouvrent quatre chapelles rayonnantes. Le chevet est un exemple de l'art roman auvergnat, comportant de fines mosaïques. Les chapiteaux, parmi les plus beaux d'Auvergne, représentent notamment des scènes inspirées de la Bible, comme « Adam et Ève chassés du Paradis », mais aussi de la Psychomachie de Prudence, comme « le combat des vices et des vertus ». Le tympan du portail latéral sud, par le passé entrée principale de l'édifice, est orné de plusieurs scènes sculptées sous un linteau à bâtière, dont un Christ pantocrator.

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richard

(Oxford 1157-Châlus, France, 1199), roi d'Angleterre (1189-1199), troisième fils d'Henri II.

Investi du duché d'Aquitaine dès 1168, il sera plus un chevalier aquitain qu'un roi anglais. Malgré l'indépendance dont il jouit, il se joint à la révolte de ses frères en 1173. Vaincu, mais pardonné, il est réinstallé dans son duché, où il écrase en 1175 une terrible révolte et oblige le comte de Toulouse à lui prêter hommage. Sa puissance croissante lui vaut de soutenir plusieurs guerres contre ses frères. Richard cherche alors l'appui du roi de France, Philippe II Auguste, avec lequel il s'allie contre son père en 1188. Henri II, vaincu, doit accepter les conditions du fils rebelle et meurt peu après (1189). 

Devenu roi, ses aînés étant morts, Richard renonce immédiatement à l'alliance française. Il se croise en 1190. Il s'arrête longuement en Sicile, puis va conquérir Chypre. Il ne débarque qu'en 1191 en Palestine, où il s'empare de Saint-Jean-d'Acre. Sa bravoure et ses talents militaires lui font remporter de brillants succès ; mais son arrogance lui vaut plus d'un ennemi. Ses rapports avec Philippe Auguste, également en Terre sainte, deviennent rapidement si tendus que le roi de France s'en retourne à la première occasion, et, sitôt rentré, se met en relation avec Jean sans Terre, frère et rival de Richard. Ayant eu vent des intrigues qui visaient à entamer son domaine, Richard conclut un accord avec Saladin et quitte la Palestine en 1192.

Mais il a des ennemis sur toutes les routes possibles de retour. Traversant l'Autriche, il est fait prisonnier par le duc Léopold. L'empereur Henri VI, qui a aussi des griefs contre lui, se le fait livrer par son vassal en 1193, et ne le relâche qu'après lui avoir fait prêter hommage et promettre une énorme rançon. Richard n'est de retour qu'en 1194. Abandonnant à Hubert Walter le gouvernement de l'Angleterre, il entreprend de récupérer ce que Philippe Auguste lui a pris sur le continent, et fait construire la forteresse du Château-Gaillard aux Andelys (vers 1196). Il prouve encore son écrasante supériorité militaire, mais il est de plus en plus limité par ses difficultés financières. En 1199, des prétentions sur un hypothétique trésor l'entraînent en Limousin. Là, en assiégeant le château de Châlus, il reçoit une blessure mortelle. Ce brillant guerrier avait été un poète estimable (sa Rotrouenge du captif est célèbre).

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minerve

 Les causses de Minerve et du Minervois ont toujours connu une occupation humaine: dans l’entrée des grottes ou dans les abris sous roche pendant les périodes préhistoriques; dans des cabanes de pierre sèche et les oppida durant la protohistoire et enfin dans les sites fortifiés au Moyen-Age.

Etablie sur une presqu’île de pierre d ’accès difficile, Minerve est une puissante cité pendant la période médiévale. La Maison des vicomtes de Minerve domine le Minervois. Mais la Croisade contre les Albigeois va modifier l’organisation des pouvoirs locaux.

Appelée par le pape Innocent III en 1208 pour lutter contre l’hérésie cathare*, la Croisade aura pour conséquence le rattachement des provinces du Languedoc à la Couronne de France.
A partir de juin 1210, la Cité de Minerve est prise dans les tourments de la Croisade, comme Béziers et Carcassonne 1209.

Simon de Montfort, chef militaire de la Croisade, décide de prendre la cité réputée inexpugnable. Faisant placer des catapultes et trébuchets autour de la place forte, il ordonne sa destruction.
Le seul point d’eau de la cité, le puits saint-Rustique, rendu inutilisable, le manque de vivres, la chaleur contraignent rapidement le vicomte de Minerve à capituler.

Les croisés ne laissent pas d’autre choix aux cathares réfugiés à Minerve que de se convertir. Refusant d’abjurer leur foi qui leur laisserait la vie sauve, 140 cathares sont condamnés au bûcher. Minerve fut le premier bûcher collectif du début de la croisade.

*Le Catharisme:
Le catharisme est une religion chrétienne implantée en Europe occidentale autour de l’an mil. Elle est organisée en évêchés.
Elle propose une lecture dualiste des évangiles où s'opposent deux principes: le Dieu créateur de toute bonté et éternité. Le principe du mal, du monde visible et corruptible.
Religion transmise par consolamentum (baptême de l’esprit), elle n'a pu survivre à l'éradication par la force et par le feu des seules personnes aptes à le transmettre.

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 Chef-lieu du département de Maine-et-Loire, ancienne capitale de l'Anjou, à 296 km au S.-O. de Paris, sur la Maine.

  • Population : 151 957 hab. (recensement de 2010)
  • Nom des habitants : Angevins
  • Population pour l'agglomération : 215 132 hab. (recensement de 2009)

angers

 Dans un resserrement de la Maine, au cœur d'une remarquable convergence de voies naturelles (valorisée par le rail et surtout la route), au contact du Massif armoricain (Segréen et Mauges) et des pays de Loire (Baugeois et val d'Anjou), Angers est un centre de services (cour d'appel, évêché, foires, marché d'intérêt national), culturel (université d'État et facultés catholiques, École d'application du génie, école d'arts et métiers ; siège du centre national de danse contemporaine) et aussi industriel (fonderie, liqueurs, électronique, informatique, projecteurs, aéronautique). La ville est le centre d'une communauté d'agglomération, Angers Loire Métropole, qui regroupe 31 communes.

Angers devint, grâce aux Plantagenêts, la capitale d'un grand État féodal. (→ Anjou.) Au xviie s. et au xviiie s., profitant du trafic fluvial, des industries s'y créèrent (textiles, corderies, raffineries) et, aux xixe et xxe s., de nouvelles voies de communication accrurent encore l'importance de la ville.

Église romane Saint-Martin. Ancienne abbaye Saint-Aubin (tour du xiie s., bâtiments du xviie s.). Édifices gothiques à voûtes bombées dites « angevines » (xiie-xiiie s.) : cathédrale Saint-Maurice, à nef unique (portail sculpté, vitraux, trésor), églises de la Trinité et Saint-Serge, grande salle de l'ancien hôpital Saint-Jean. Château, forteresse aux 17 grosses tours reconstruite par Saint Louis. Musée des Beaux-Arts dans le logis Barrault, de la fin du xve s. ; galerie David d'Angers dans une ancienne église ; musée Turpin de Crissé dans le logis Pincé, de la Renaissance. Le château abrite un musée de la Tapisserie (célèbre tenture de l'Apocalypse), tandis que le Chant du monde de Lurçat est exposé à l'hôpital Saint-Jean.

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caen

 C’est en rachat de l’irrégularité de son mariage avec Mathilde de Flandres, sa lointaine cousine, que Guillaume, duc de Normandie et futur Conquérant de l’Angleterre, fonda en 1063, l’Abbaye-aux-Hommes. Les travaux débutèrent en 1066, sous la direction de Lanfranc de Pavie, qui devint le premier abbé de cette prestigieuse abbaye bénédictine dédiée à Saint-Etienne.

 L’église abbatiale, chef d’œuvre de l’architecture romane normande influença la construction des abbayes en Angleterre notamment par son élévation à trois niveaux et sa façade harmonique. Le chœur, remanié au 13e siècle, dans un style gothique s’harmonisant parfaitement avec la nef, abrite, depuis 1087, le tombeau de Guillaume.

Les bâtiments conventuels, dans lesquels vivaient les moines et dont une partie était consacrée à l’accueil des hôtes ont été reconstruits au 18e siècle. Epargnés à la Révolution française et lors des bombardements alliés de juin et juillet 1944, ils conservent, aujourd’hui un remarquable décor de boiseries, tableaux et ferronneries  ainsi qu’un superbe cloître de style toscan.
Dans le cellier, sous l’ancien réfectoire des moines, le pressoir à pommes est toujours en place. Dans la cour intérieure, s’élève la Salle des Gardes. Construite au 14e siècle, dans le style gothique, elle servait pour l’accueil des hôtes de marque et lors des grandes assemblées. Elle est aujourd’hui le siège du Conseil municipal. Plus au sud, le long du mur d’enceinte, l’ancienne boulangerie rassemble les collections du musée de la Nature.

 En 1790, la révolution chassa les moines de leur monastère. En 1802, l’église abbatiale devint paroissiale, et, deux ans plus tard, les bâtiments conventuels furent affectés au lycée de garçons. L’été 1944, le lycée et l’église servirent de refuge aux Caennais et sortirent intacts des bombardements. En 1961, le lycée Malherbe quitta les lieux pour une nouvelle construction laissant ainsi la place aux services municipaux. En janvier 1965, l’ancienne Abbaye-aux-Hommes devint le siège de l’Hôtel de Ville de Caen, l’un des plus beaux de France encore aujourd’hui.

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vézelay

 Vézelay est une commune française située dans le département de l'Yonne en région Bourgogne-Franche-Comté. Elle est un chef-lieu de canton de l'arrondissement d'Avallon.

Renommée en raison de la basilique Sainte-Marie-Madeleine et de la colline classées au patrimoine mondial de l'humanité, elle est le point de départ de l'une des principales voie de pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle, la via Lemovicensis.

Vézelay doit son origine à un monastère bénédictin fondé au ixe s. et qui devint, au xie s., un important lieu de pèlerinage (reliques légendaires de Marie-Madeleine). Saint Bernard y prêcha la deuxième croisade en 1146. Magnifique basilique romane, ancienne abbatiale (vers 1120-1150), d'un type différent de celui de Cluny (élévation à deux étages de la nef [chapiteaux], couverte de voûtes d'arêtes) ; façade refaite au xixe s. ; sculptures figuratives des trois baies intérieures du narthex ; chœur du premier gothique. Maisons anciennes dans le bourg. La basilique et la colline de Vézelay ont été inscrites sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco en 1979.

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les andelys

La vallée de la Seine entre Vernon et Gaillon se situe aux portes de la Normandie. Placé entre deux boucles serrées (boucle de Bennecourt et boucle des Andelys), ce tronçon de vallée, relativement rectiligne s’étend sur une vingtaine de kilomètres. Il est bordé au nord par le plateau du Vexin et au sud par le plateau de Madrie, dominant tous deux la vallée de plus de 100 mètres de hauteur. La limite amont du paysage de la vallée apparaît clairement à la confluence de la vallée de l’Epte, marquée par un pincement entre les deux plateaux, ne laissant qu’un kilomètre de large pour le passage du fleuve.

A l’aval, en revanche, la transition est plus douce avec le paysage de la boucle des Andelys. Si le changement semble s’amorcer dès le virage de la seine en rive gauche (Villers-sur-le-roule), il n’est effectif qu’à la hauteur de Bouafles en rive droite. Marqué par la présence de deux grandes villes Vernon et gaillon, cette unité de paysage a pour caractère dominant celui d’une vallée urbanisée.

C’est en observant la forme des coteaux qui accompagnent le cours de la Seine que l’on peut reconstituer les tracés sinueux empruntés par le fleuve dans son histoire géologique. Dessinant des courbes et des contre-courbes, la Seine a sculpté les coteaux, alternant des pentes raides et linéaires avec des pentes douces et festonnées. Aujourd’hui, le fleuve emprunte le plus court chemin et de larges plaines alluviales occupent le pied des coteaux qui prennent la forme d’un amphithéâtre étiré, ouvert sur la Seine. Ainsi se succèdent et s’alternent la courbe de Vernon, la courbe de Port-Mort et la courbe de Gaillon. Au-delà, le virage de la Seine dégage en rive droite une grande terrasse alluviale, la terrasse de Courcelles. Dans ces reliefs doux et amples, trois pointes s’imposent dans le paysage, trois lieux stratégiques, trois lieux historiques : la pointe du château de Gaillon, la pointe de la côte de Catillon entre Gaillon et Vernon et enfin la pointe du camp César, face à Giverny.

A l’aval de Gaillon, la Seine forme deux boucles très prononcées, qui donnent naissance à un paysage à la fois vertical, marqué par des coteaux majestueux, et horizontal dans les grandes étendues de forêts et de cultures. Les limites de cette unité de paysage s’appuient au nord et au sud sur les lignes de crêtes des coteaux, au-delà desquels les plateaux du Vexin et de Madrie débutent.

A l’ouest, la transition est plus floue, l’occupation urbaine venant «troubler» la lecture morphologique du paysage. Il se crée une sorte de «fondu-enchainé» entre le paysage agricole de la boucle de Muids et le paysage urbanisé de la zone de confluence de l’Eure et de la Seine. Le petit Andely, au débouché de la vallée du Gambon est, par sa qualité architecturale, l’élément urbain emblématique de ce paysage.

La Seine, à l’aval de Gaillon, réamorce une succession de méandres, qui ne finira qu’à son débouché dans la mer. Les deux premières boucles normandes se singularisent par la parfaite symétrie de leur tracé. La direction sud-ouest/nord-est marque l’orientation générale des deux méandres, à partir de laquelle les courbes semi-circulaires des coteaux alternent et se répondent. Grâce à ce jeu de symétrie, une co-visibilité s’installe entre les coteaux des Andelys et celui de Vironvay. Culminant à plus de 130 mètres au-dessus de la vallée, les coteaux sont très abrupts, laissant affleurer entre Château-Gaillard et la roque, des murs de craie blanche, bien visibles grâce à l’orientation sud des pentes.

Les ruines monumentales de Château-Gaillard forment le point d’orgue de ces coteaux. Ces affleurements spectaculaires et largement reconnus constituent un des éléments emblématiques de la vallée de la Seine. les coteaux de Vironvay, à l’opposé, moins raides et sans affleurement, sont orientés au nord. Fortement boisés aujourd’hui, (par l’abandon des pratiques pastorales), ils forment une ligne sombre et continue autour de la boucle de Muids. A l’image des coteaux sud et nord qui se répondent, les boucles intérieures offrent des paysages complémentaires : l’une est dégagée et vouée à l’agriculture, l’autre plus fermée est dévolue à la forêt.

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montségur

Devenu un symbole de la résistance face à la répression, Montségur est l’ultime refuge pour les cathares, persécutés depuis des années par l’armée du Pape dans tout le Midi de la France.

En mai 1243, cette armée parvient à Montségur et encercle son pog (le piton rocheux). Le siège commence dans un rapport de force démesuré : 6000 soldats contre 400 cathares environ. Malgré la faim, le froid et les combats meurtriers, les assiégés tiennent bon une année. Ils sont soutenus par de puissants seigneurs locaux comme ceux de Foix et de Mirepoix.

A bout, les habitants de Montségur négocient leur reddition en mars 1244. Les vainqueurs promettent de libérer toute personne abjurant sa foi cathare. Mais à Montségur, on ne l’entend pas ainsi. 
Les cathares descendent au pied du pog. Dans la prairie, un bûcher attend. Ils se précipitent d’eux-mêmes dans les flammes. Une stèle marque aujourd’hui l’endroit où périrent 220 hommes et femmes.

La tragédie vécue en ce lieu, mais aussi les rumeurs sur un éventuel trésor et le caractère topographique très particulier du site ont donné à Montségur une dimension fantastique. Qualifié de temple solaire ou de château du Graal, il attire pléthore de férus d’ésotérisme venus du monde entier. 
Le phénomène culmine au solstice d’été, lorsque le pog est envahi par une foule qui espère voir le fameux rayon rouge. Ce jour-là, à l’aube, le soleil arrive par les archères orientales et ressort d’un trait par les archères occidentales pour indiquer, dit-on, l'emplacement du trésor des Cathares. Ce phénomène est dû à des particularités architecturales, mais beaucoup continuent cependant à rêver.

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bastide

 Classée parmi les "Plus Beaux Villages de France", la Bastide de Monpazier est considérée comme l'exemple le plus typique des bastides du Sud-Ouest. Elle reste la mieux conservée du Périgord. 

Fondée en 1284 sur l'initiative d'Edouard Ier en association avec Pierre de Gontaut, seigneur de Biron, ce n'est que sous Charles V (Roi de France de 1366 à 1380) qu'elle devient définitivement française. 
En 1574, la Bastide est livrée par trahison au chef huguenot Geoffroi de Vivans et à la fin du siècle (1594), elle est l'un des lieux de la révolte des Croquants. 
Sept fois centenaire, la Bastide de Monpazier a conservé son caractère d'origine malgré les vicissitudes du temps, les méfaits de la guerre de Cent ans et ceux des guerres de religion. 

La ville forme un quadrilatère parfait de 400 m sur 220 m. Les rues courent d'une extrémité à l'autre parallèlement aux grands côtés, 4 rues transversales les croisent, décomposant ainsi la cité en compartiments rectangulaires. 
Au centre, la place des Cornières est entourée de maisons construites entre le Moyen Âge et le XVIIe siècle. 
Toutes les habitations de Monpazier présentaient à l'origine la particularité d'être de taille identique et séparées les unes des autres par d'étroites intervalles ou "andrones" pour éviter la propagation des incendies.       

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bataille

                           
Le timbre représente le château de Falaise d'où partit Guillaume le Conquérant, qui, après avoir franchi la Manche avec sa flotte fut couronné Roi d'Angleterre après sa victoire à Hastings contre le saxon Harold le 14 octobre 1066.
Harold avait bien failli gagner cette bataille, au moment du débarquement normand son armée était plus loin au nord occupés à lutter contre d'autres envahisseurs venus de Norvège. Ses troupes hâtivement rassemblées avaient stoppé l'invasion normande qui subit de lourdes pertes, Guillaume eut alors recours à la même ruse que celle d' Horace devant les Curiace: il feint la fuite et la débandade, les anglais les poursuivirent en ordre dispersé et à Hastings Guillaume sonna le regroupement et décima l'armée anglaise dispersée et prise au dépourvu.
Ce fut un véritable massacre, la noblesse anglaise, dont Harold, fut anéantie ce qui facilita l'installation de la nouvelle élite normande.
Les paysans anglais oppressés par leurs souverains espérèrent un moment que ce nouveau régime allégerait leur sort, hélas pour eux ce fut bien pire: Guillaume désireux de marquer l'Angleterre de son empreinte fut pris d'une frénésie de construction de nouveaux châteaux et d'édifices religieux. Il alourdit ainsi considérablement le poids de l'impôt tout en mettant en place un pouvoir despotique impitoyable.
La nouvelle cour royale mise en place par Guillaume parlait le français, langue qui s'imposa très vite au détriment de l'anglais d'alors, c'est à cette époque que s'est formée la langue anglaise actuelle dont le vocabulaire comporte plus de 80% de mots issus du français.
       

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geoffroy

Geoffroi de Villehardouin est un chroniqueur et chevalier croisé du Moyen Âge central.   

Il est un fils cadet de Vilain, seigneur de Villehardouin, dans le Comté de Champagne, et aujourd'hui dans l'Aube actuelle). Il nait à une date inconnue, entre les années 1150 et 1164.

Il s'élève au poste de sénéchal de Champagne, à partir de 1185, et entre au conseil de la régente Marie de France. Il accompagne son suzerain Henri II de Champagne à la troisième croisade au cours de laquelle il est capturé en novembre 1190 pendant le Siège d'Acre, mais il réapparait en Champagne à partir de 1194. Ses qualités personnelles ainsi que ses fonctions de maréchal l'ont amené à participer à beaucoup d'affaires administratives et politiques : il remplit à plusieurs reprises l'office de médiateur et d'arbitre, réglant entre autres, de compagnie avec l'archevêque de Sens, le différend qui opposait en 1198 le comte Thibaud, son seigneur, et le chapitre de la cathédrale de Troyes. En avril 1198, le comte de Champagne rend hommage au roi de France, et Geoffroi de Villehardouin figure alors parmi les garants qui jurent fidélité.

En novembre 1199, il se croise à l'appel de Foulques de Neuilly. En février 1201, quelques mois avant la mort de son suzerain, il est chargé par Thibaut III de Champagne de préparer et négocier le transport des croisés vers l'Egypte auprès de la République de Venise. Dans la séance solennelle de l'assemblée du peuple vénitien, c'est lui qui prend la parole pour exposer les intentions des croisés, ainsi qu'il le raconte dans sa chronique. Cette croisade, partie à l'origine pour délivrer Jérusalem, devait aboutir à la prise de Constantinople et à la fondation d'un éphémère Empire latin de Constantinople. Il participe en 1204 à la prise de la ville et reçoit du nouvel empereur Baudouin Ier de Flandre le titre de maréchal de Romanie (c'est-à-dire de Grèce). Tout au long de la croisade, Villehardouin joue un rôle de premier plan, obtenant le commandement en premier des troupes. Après la défaite de la bataille d'Andrinople en 1205 il montre ses talents de stratège en sauvant l'armée croisée. En 1207, Boniface de Montferrat, roi de Thessalonique lui donne le fief de Messinople. Il se distingue encore par son courage et sa sagesse lors de l'expédition de l'empereur Henri contre les Bulgares, de mai à août 1208.

Son fils Erard ayant pris, en 1213, le titre de seigneur de Villehardouin, certains ont pensé que Geoffroi serait mort cette année-là dans son fief de Messinople (Mosynopolis), en Thrace ; il est sûr en tout cas qu'il ne vécut pas longtemps au-delà de cette date.

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bouvines

   

Victoire remportée par l'armée de Philippe II Auguste sur les troupes coalisées de l'empereur Otton IV, de Jean sans Terre et de Ferdinand (Ferrand) comte de Flandres.

Pour la première fois figuraient des milices communales des villes du nord du royaume. Bouvines fut considérée comme une victoire nationale. Elle établit la supériorité de la royauté capétienne sur les grands vassaux. Elle eut un profond retentissement en Europe : en Allemagne, Otton IV dut céder la place à son rival Frédéric II, tandis qu'en Angleterre la défaite du roi Jean favorisa la révolte des barons, qui lui imposèrent, en 1215, la Grande Charte des libertés anglaises.

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foix

  Erigé au XIème siècle, ce château fort résista vaillamment à Simon de Montfort, chef de la croisade organisée contre les cathares. « Je ferai fondre comme graisse le rocher pour y griller le maître » aurait-il déclaré devant la forteresse qui demeura imprenable en dépit de ses efforts.
Le maître du château est Raymond Roger de Foix, grand défenseur des cathares. Son comté est un sanctuaire pour les persécutés, et lui-même est entouré de femmes très engagées. Son épouse Philippa compte parmi les premières religieuses cathares, sa sœur Esclarmonde a participé au débat qui opposa avant la croisade les « hérétiques » aux légats du Pape, sa belle-fille est croyante cathare et subit un terrible outrage posthume : en 1269, l’Inquisition fera exhumer et brûler ses restes.

Malgré le départ de la famille comtale pour la région du Béarn (Pyrénées-Atlantiques), le château de Foix continua à symboliser la puissance de la lignée des Foix-Béarn et du plus célèbre d’entre eux, Gaston Fébus. Siège du gouverneur aux XVIIème et XVIIIème siècles, prison jusqu’en 1862, le château restauré abrite aujourd’hui le très intéressant musée départemental de l’Ariège. Consacré à l’histoire du Comté de Foix, à la construction au Moyen Age et à la vie du château, le musée accueille par ailleurs de nombreuses expositions temporaires.

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tapisserie bayeux

 

Tapisserie de Bayeux ou Tapisserie de la reine Mathilde. - Cette "tapisserie" est en réalité une broderie. C'est le plus ancien monument de ce genre qui existe. Elle est constituée d'une toile de lin, de 50 cm de hauteur sur 70,34 m de long, à laquelle le temps a donné une teinte brune, et où l'on a représenté la conquête de l'Angleterre par Guillaume, duc de Normandie. L'histoire commence au départ d'Harold de la cour d'Édouard, et se termine à la bataille d'Hastings. Le sujet de chaque scène est indiqué par une courte inscription latine. Les figures sont travaillées à l'aiguille avec des laines de huit couleurs différentes : bleu foncé et léger, rouge, jaune, vert foncé et léger, noir, et couleur isabelle. Le dessin des figures est rude et barbare, et il ne paraît pas que l'on ait accordé une grande attention à l'exactitude des couleurs des objets représentés; mais la composition est toujours rendue avec une grande vérité d'expression. Les scènes réellement historiques n'occupent qu'une hauteur de 33 cm; le haut et le bas forment des bordures qui contiennent des lions, des oiseaux, des chameaux, des minotaures, des dragons, des sphinx, quelques fables ésopiennes, des scènes de labourage et de chasse, etc. 

Les figures sont couvertes par la laine posée à plat et reprise ensuite par des points de chaînettes, et les contours, les articulations et les plis sont arrêtés par une espèce de cordonnet. Cependant, les visages, les mains et les jambes nues sont seulement terminés par un contour bleu, rouge ou vert; souvent les traits du visage sont dessinés en jaune. On remarque, dans le haut de la tapisserie, qu'une toile un peu moins belle, mais néanmoins ancienne a été ajoutée au moyen d'une couture. Cette toile, qui à 20 cm, a peut-être été mise postérieurement pour faciliter l'exposition de la broderie. Elle ne porte pas de figures, mais des lisérés bleus, des croix simples, doubles, triples au-devant d'une espèce d'autel, une échelle dont les montants sont terminés par une croix, et un petit étendard rayé dont le bâton est surmonté d'une croix.

La tradition a considéré la Tapisserie de Bayeux comme l'ouvrage de la reine Mathilde, femme de Guillaume le Conquérant. En l'absence de témoignages écrits, quelques auteurs anglais et français ont nié l'antiquité de ce monument. D'autres ont établi que la tapisserie a dit être exécutée immédiatement après la conquête c.-à-d. dans  la deuxième moitié du XIe siècle : ils s'appuient sur les costumes qui y sont représentés, les armes, les caractères des inscriptions, le style de l'architecture, la vérité des détails, les usages, l'exactitude de l'histoire, et concluent que la tapisserie fut donnée à la cathédrale de Bayeux par son évêque Odon, frère utérin de Guillaume, soit qu'il l'eût reçue de la libéralité de Mathilde, sa belle-soeur, soit qu'il  l'eût fait exécuter lui-même. 
D'autres l'attribuent à Mathilde, fille de Henri Ier. La tapisserie de Bayeux fut longtemps oubliée. On l'appelait la toilette du duc Guillaume; on voit dans un inventaire de l'année 1476 qu'elle servait à orner la nef de la cathédrale. Montfaucon appela sur elle l'attention publique. Pendant la Révolution, elle eût été détruite par des soldats du train, qui voulaient la couper pour emballer des effets militaires, si les autorités de la ville ne s'y fussent opposées. Napoléon Ier la fit transporter à Paris plus tard, elle fut rendue à la ville de Bayeux, qui vota, en 1839, la construction de la galerie de l'hôtel-de-ville. Après diverses péripéties, notamment pendant la guerre de 1870 et pendant la Seconde Guerre Mondiale, elle finit par trouver sa place actuelle au Centre Guillaume le Conquérant (rue de Nesmond). (P-s).
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moustiers
 Les traces de présence humaine dans les environs de Moustiers remontent à l'époque de Cro Magnon, il y a 30000 ans.

A l’Age du Bronze, le peuplement s’intensifie : les tribus ligures occupent les plateaux environnants et s’implantent en construisant des places fortifiées (oppidas).

Mais c’est au Ve siècle que débute véritablement l’occupation de l’actuel village : les moines de Lérins s’installent dans les grottes de tuf et fondent un monastère durant le VIème siècle. Cette présence ecclésiastique est à l’origine du nom de Moustiers Sainte-Marie (Monasterio au Moyen-Age).

Les invasions maures des Xème et XIème siècles renvoient les habitants des alentours dans les grottes, pour se protéger. Mais c’est au cours des XIIè et XIIIè que s’édifient des fortifications et des maisons pendant que des moulins s’installent sur le torrent de l’Adou.

Au cours du XIVème siècle, s’ajoutant à la peste de 1348, le village connaît une véritable hémorragie démographique liée aux querelles de succession du Comté de Provence.

C’est avec le développement, au XVIè siècle, des industries mues par l’énergie hydraulique (tanneries, papeteries, etc.) que le village retrouve son essor. Mais à l’aube du XVIIème siècle, d’importantes intempéries mettent à mal les infrastructures et le village est de nouveau privé d’une grande partie de sa population.

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béziers

 Chef-lieu d'arrondissement de l'Hérault, dans le Biterrois, sur l'Orb et le canal du Midi.
  • Population : 72 466 hab. (recensement de 2010)
  • Nom des habitants : Biterrois
La ville dut son essor au développement des chemins de fer (ligne Bordeaux-Sète, 1857), qui en fit la capitale languedocienne du commerce des vins. Béziers, desservi aussi par l'autoroute, demeure d'abord un important marché viticole. L'industrie est insuffisamment représentée (mécanique, matériel pétrolier, constructions électriques, chimie).
 En 1209, Béziers fut dévastée et brûlée par les croisés de Simon de Montfort, et les habitants massacrés. Elle fut le siège d'un évêché depuis l'époque gallo-romaine jusqu'en 1802.       
 Église Saint-Nazaire, ancienne cathédrale fortifiée (xiie-xive s.), et autres monuments. Riche musée des Beaux-Arts. Musée du Vieux-Biterrois (archéologie ; vigne et vin) dans l'ancien couvent des Dominicains.
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toulouse

  Chef-lieu de la Région Midi-Pyrénées et du département de la Haute-Garonne, sur la Garonne, à 679 km au S. de Paris et à 250 km au S.-E. de Bordeaux.
  • Population : 449 328 hab. (recensement de 2010)
  • Nom des habitants : Toulousains
  • Population pour l'agglomération : 871 961 hab. (recensement de 2009)

Toulouse est le siège d'académie et d'universités, d'une cour d'appel, d'un archevêché, et surtout un centre administratif, régional et départemental. C'est, avec Bordeaux, la métropole du Sud-Ouest. La ville est située peu en aval du confluent de la Garonne et de l'Ariège, dans la plaine de la Garonne, aux crues redoutables. Malgré un passé prestigieux, la cité ne comptait que 100 000 habitants en 1856 et 150 000 en 1914 ; elle s'est beaucoup développée à partir des années 1920, notamment à la suite de l'implantation de l'aéronautique. L'agglomération du Grand Toulouse devient, en 2009, une communauté urbaine, qui regroupe 25 communes.

La vieille ville est entourée de boulevards, ouverts sur l'emplacement des anciennes fortifications et s'ordonne autour de la croisée des rues d'Alsace-Lorraine (Nord-Sud) et de Metz (Est-Ouest) : un ensemble urbain vieilli abrite un grand nombre d'hôtels particuliers et des musées, mais aussi une foule de commerces de détail ; c'est autour de la place du Capitole, à faible distance de Saint-Sernin, mais aussi près du square Wilson et des allées Jean-Jaurès, qu'est le vrai centre. Exception faite de celui de Saint-Cyprien (d'origine médiévale), sur la rive gauche, tous les quartiers entourant le centre datent du xviie s.

Au-delà commencent les faubourgs, composés surtout de maisons individuelles, mais aussi de grands immeubles modernes, faubourgs qui s'allongent le long des grandes routes. Au Nord, vers Montauban, les cultures maraîchères et florales (violettes) ont reculé devant les constructions d'entrepôts, de commerces, voire d'usines, jusqu'au triage de Saint-Jory et la plate-forme multimodale d'Eurocentre ; des lotissements ont été construits auprès des anciens villages. À l'Est, tout l'espace jusqu'à la vallée de l'Hers a été conquis par des habitations le long des routes d'Albi, de Castres et de Revel. Au Sud-Ouest, au-delà de la rocade autoroutière, a été édifiée la ville nouvelle du Mirail avec l'université. Des banlieues se sont développées encore plus loin : L'Union et Balma au Nord-Est et à l'Est, dans la vallée de l'Hers, le long de la route de Narbonne, avec le complexe universitaire de Rangueil, le long de la Garonne (vers Muret), à l'Ouest du Mirail vers l'aéroport de Blagnac, Colomiers et Saint-Martin-du-Touch. La ville est desservie par un métro depuis 1993 (une deuxième ligne a été inaugurée en 2007) et une ligne de tramway relie Toulouse à Blagnac et Beauzelles, dans le nord-ouest de l'agglomération, depuis 2010.

Toulouse a été fortement industrialisée après la Première Guerre mondiale, surtout à la suite d'initiatives extérieures publiques ou privées. Si l'aéronautique et la chimie sont concentrées financièrement et géographiquement, les petites et les moyennes entreprises l'emportent nettement. Née du repli de Latécoère en 1917, renforcée à partir des années 1930, l'aéronautique civile et militaire est la première des industries toulousaines, avec ses filières électronique et informatique. L'industrie spatiale est présente avec le C.N.E.S. (Centre national d'études spatiale) et la fabrication de satellites. La création du pôle de compétitivité mondial Aéronautique, Espace et Systèmes embarqués devrait encore accentuer cette prédominance. L'activité de l'industrie chimique, apparue en 1919-1920, a diminué à la suite de l'explosion d'une usine en 2001. D'autres industries sont présentes : la fabrication de matériel électrique, le bâtiment, les industries agricoles et alimentaires, le meuble, l'imprimerie et les constructions mécaniques.

Toulouse est cependant davantage un centre d'activités tertiaires (commerces de distribution sous diverses formes, de redistribution et de gros, collecte des produits agricoles, services aux entreprises, transports, immobilier), une ville universitaire (Écoles aéronautiques) et scientifique très active (Météopole [Météo-France]), avec aussi une notable fonction militaire. La création du pôle de compétitivité national Cancer-Bio-Santé, pour créer un cancéropôle, devrait offrir, pour Toulouse et pour l'ensemble de la Région Midi-Pyrénées, une occasion de diversification économique par rapport à l'aéronautique et de reconversion par rapport à la chimie. Cité de l'Espace. Académie des jeux Floraux.

Toulouse est l'un des principaux carrefours routiers (autoroute des Deux-Mers) et ferroviaires du sud de la France, disposant aussi d'un aéroport actif (Blagnac) et d'une plate-forme multimodale avec un parc logistique (Eurocentre). Capitale de la Région Midi-Pyrénées, elle exerce son influence sur celle-ci à l'exception de l'ouest de l'Armagnac (Condom), des confins du Périgord et du Quercy, de toute la moitié orientale de l'Aveyron ; cette influence s'étend par contre sur l'ouest de l'Aude, l'est du Lot-et-Garonne, l'Andorre et le Val d'Aran.

Tolosa semble avoir été à l'époque celte l'oppidum des Volces (ou Volques) Tectosages. Bien située au coude de la Garonne sur le grand axe Méditerranée-Océan, l'agglomération est déjà un important marché au iie s. avant J.-C. Réduits à la condition mal supportée d'alliés, les Volces Tectosages se révoltent en 107-106 avant J.-C. et capturent la garnison romaine que le consul Cneius Domitius Ahenobarbus a établie dans la ville annexée après 120 avant J.-C. à la Provincia Romana (la future Narbonnaise). En 105 avant J.-C., le consul Cépion (Servilius Caepio) reconquiert la ville. Capitale économique d'une riche région céréalière et pastorale (fromages), animée par le trafic du vin italien qui transite par Narbonne en direction de Burdigala (Bordeaux), la ville devient au ier s. après J.-C. un centre intellectuel fréquenté par de nombreux juristes et rhéteurs, qui font d'elle la « cité de Minerve » (Palladia Tolosa) selon l'expression de Martial.

Quittant alors le site primitif de colline de la Vieille-Toulouse, la ville s'établit dans la plaine de la Garonne. Érigée en colonie de droit latin à la fin du ier s. ou au début du iie s. après J.-C., administrée par des quattuorviri (duoviri assistés de deux édiles), la ville est entourée au iie s. après J.-C. d'une première enceinte de brique qui englobe une superficie de 90 ha. Ornée d'importants monuments (un Capitole, un théâtre, un amphithéâtre, des thermes, etc.), Toulouse aurait été évangélisée par Saturnin (ou Sernin) de Toulouse, martyrisé vers 250 au temps de Decius. Menacée par les invasions, la ville complète, vers la fin du iiie s. ou au début du ive s., son enceinte le long de la Garonne en utilisant des matériaux de remploi.

Troisième ville de Gaule peut-être par la population, Toulouse devient au début du ve s. la capitale politique et intellectuelle des rois wisigoths, où des juristes élaborent des abrégés du droit romain à l'intention de leurs sujets. Vainement assiégée par le Romain Litorius (lieutenant d'Aetius), qui est fait prisonnier par Theodoric Ier en 439, occupée par les Francs de Clovis à la suite de leur victoire de Vouillé en 507, Toulouse n'est plus qu'une ville de province.

Siège du pouvoir du duc Eudes d'Aquitaine, qui repousse victorieusement en juin 721 l'assaut des forces arabes d'al-Samh, incorporée à la fin du viiie s. au royaume d'Aquitaine par Charlemagne, Toulouse est finalement livrée sans combat à Charles le Chauve par le comte Frédelon en 849. Malgré l'aide des Normands, Pépin II d'Aquitaine ne peut reconquérir en 864 la ville, qui devient alors la capitale du comté de Toulouse, fondé par la maison de Saint-Gilles. La vie urbaine se concentre alors autour de quelques noyaux de peuplement : le château Narbonnais au sud, résidence possible de rois wisigoths et certaine des comtes ; l'église de la Daurade et, à l'extérieur, l'abbaye Saint-Saturnin (Saint-Sernin).

À partir du xie s., le renouveau des activités artisanales et commerciales favorise le repeuplement de la ville.

Un marché se constitue alors autour de Saint-Sernin, et un centre artisanal consacré au travail du cuir se forme autour de l'église Saint-Pierre de Cuisines. Ainsi naît au nord de la ville un nouveau bourg qui est rattaché à cette dernière vers 1140 par une enceinte fortifiée. À la jonction des deux agglomérations est alors érigée (début du xiiie s.) la « maison commune » des consuls : le Capitole, tandis que s'ouvrent les chantiers de reconstruction de la basilique Saint-Sernin et de la cathédrale Saint-Étienne. Il en résulte un afflux d'immigrants dont le nombre est accru par les chartes que les seigneurs toulousains leur concèdent.

L'absence d'autorité seigneuriale réelle permet aux « prud'hommes » de constituer, au moins dès 1152, un « commun conseil de la cité et du faubourg » formé autour de six « capitulaires », de quatre juges et de deux avocats. Émanation du comte d'abord, ce commun conseil assiste à partir de 1189 les 24 consuls, qui prennent le nom de « capitouls » (latin capitulum) et qui administrent dès lors en toute indépendance la République toulousaine, qui, vers 1200, a déjà soumis à sa juridiction la campagne environnante.

Cette république urbaine offre un terrain de diffusion privilégié aux hérésies rigoristes et particulièrement aux cathares. D'abord cœur de la résistance albigeoise, après le concile de 1229, Toulouse devient (1233) la capitale de l'Inquisition.

Passant sous le contrôle du roi, qui en fait le siège d'une troisième sénéchaussée languedocienne (1271), la ville perd alors son indépendance politique du fait en particulier de la disparition de la cour comtale, foyer de la civilisation occitane. Résidant au château Narbonnais, le sénéchal exerce sur la ville un contrôle étroit qui limite l'autonomie du corps municipal. Les autorités capétiennes permettent pourtant à la ville de conserver jusqu'à la fin du Moyen Âge sa grande importance religieuse, économique et politique.

Le diocèse de Toulouse est en effet érigé en 1317-1318 en archevêché. Peu après, l'institution des jeux Floraux (3 mai 1324) renforce le rayonnement intellectuel de la ville, où s'exprime alors le gothique méridional, tant dans la cathédrale voûtée d'ogives au début du xiiie s. que dans l'église des Jacobins.

En fait, cet essor monumental et artistique traduit d'une certaine manière la victoire économique d'une ville dont les marchands ont possédé dès le début du xiiie s. une maison à Provins pour y exposer pelleteries, draps et épices. Exploitant en fait surtout les ressources agricoles languedociennes (céréales ; pastel, exporté par Bayonne vers l'Angleterre, l'Espagne et les Pays-Bas), les Toulousains font de leur ville jusqu'au milieu du xve s. un important marché régional en relation avec Bayonne, Barcelone, Montpellier, Lyon, Paris… ; ils accueillent les banquiers italiens utilisant des techniques commerciales et financières très évoluées.

Mais la ville est victime des nombreux fléaux qui assombrissent le xive s. Trop éloignée de Bourges ou de Paris, Toulouse devient le berceau de nombreuses institutions administratives ou judiciaires qui permettent au gouvernement central de conserver le contrôle étroit de la ville et de sa région et d'y introduire l'usage du français (ordonnance royale de 1540 qui en rend obligatoire l'emploi dans les actes officiels) tout en respectant les particularismes locaux : états nés de l'assemblée en 1345 des représentants des sept sénéchaussées du Midi et autorisés en 1418 par la reine Isabeau de Bavière à se réunir à leur propre convenance ; parlement de Toulouse créé par le dauphin Charles (mars 1420-1425) et reconstitué le 4 juin 1443 (30 conseillers en 1519).

Bénéficiaires du fructueux négoce du pastel que viennent acheter sur place les marchands de Burgos et de Bordeaux et qui est encore exporté vers 1500-1540 par Bayonne, les marchands de Toulouse contribuent à la montée du capitalisme moderne et embellissent leur ville, qui est reconstruite en pierre et en brique. Mais la vulgarisation de l'indigo, à partir de 1560, et les caprices de la mode anversoise ruinent l'économie du pastel.

Au temps des guerres de Religion, Toulouse dépend d'un adepte du double jeu : le gouverneur du Languedoc, Henri Ier de Montmorency (1534-1614), qui, depuis 1563, exerce une véritable vice-royauté et finit par se rallier à Henri IV. Quant à Henri II de Montmorency (1595-1632), lui aussi gouverneur du Languedoc, pour avoir suivi Gaston d'Orléans contre Richelieu, il est condamné par le parlement de Toulouse (30 octobre 1632) et décapité.

Après les crises budgétaires de 1709 et de 1713, Toulouse reprend son essor. Comptant 38 200 habitants vers 1695-1710, puis 52 860 en 1789 grâce à un solde migratoire très positif, elle devient une grande ville qui vit largement du marché céréalier (et viticole) régional ou même international, grâce au rôle croissant du canal du Midi.

Stimulée par la transformation des jeux Floraux en académie, réglée en 1694 ; par la création en 1729 de la Société des arts et des sciences, érigée en 1746 en académie des sciences et belles-lettres ; par celle de l'académie des Beaux-Arts en 1750 ; par la fondation depuis 1735 de loges maçonniques agrégées en 1773 au Grand-Orient de France, la vie intellectuelle favorise les critiques contre l'Ancien Régime, dont le parlement de Toulouse défend finalement les structures sociales après en avoir critiqué les essais de réforme fiscale, ce qui lui valut d'être effectivement suspendu de 1769 à 1775.

En 1790, Toulouse devient le chef-lieu du département de Haute-Garonne (500 000 habitants). Siège d'une cour d'appel et, en 1801, d'un archevêché, centre universitaire, Toulouse, économiquement victime du Blocus continental, se rend aux Anglais le 10 avril 1814. En 1815, l'assassinat du général J.-P. Ramel par les Verdets, la nomination comme maire du comte de Villèle y marquent les débuts de la Restauration. L'opposition républicaine ne s'impose vraiment qu'après 1870, quand Toulouse devient l'un des bastions du radicalisme (la Dépêche). Cependant le personnalité de Jean Jaurès, maître de conférences à l'université de Toulouse (1883) et adjoint au maire, éclipse celle des autres leaders politiques toulousains et contribue à faire pénétrer le socialisme dans les milieux intellectuels (le Midi socialiste, de Vincent Auriol, 1908). Pourtant, Toulouse reste très marquée par l'esprit religieux : à partir de 1877 s'y installent des facultés catholiques (Institut catholique). Tardivement reliée par voie ferrée à Bordeaux (1856) et à Sète, puis à Paris par Cahors (1884), victime du déclin de la production céréalière, ne possédant qu'une seule industrie importante, la manufacture de Tabacs, Toulouse ne peut employer une masse croissante d'immigrants. À la veille de la Première Guerre mondiale, elle est un « grand village » replié sur son passé. Elle ne connaîtra vraiment un nouvel essor qu'après 1945.

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aigues

Aigues-Mortes est une très ancienne cité fortifiée du Gard.

Au cœur des marécages, la Camargue affiche un patrimoine extraordinaire et reste l'un des plus beaux sites de Provence.
Au fil du temps ce joyau de la nature a progressivement révélé toutes ses splendeurs.

La cité médiévale était établie à l'ouest du petit Rhône et était à l'origine un petit hameau de pêcheurs et de ramasseurs de sels qui s'étendait des marais jusqu'à la mer méditerranée.

Ses remparts restent impressionnant 1640m² composé de six tours admirables, dont la célèbre Tour Constance, dix portes préservant un patrimoine religieux incroyable.

Son histoire est empreinte des croisades et des templiers, elle est aujourd'hui devenue une station balnéaire touristique gorgée de richesses culturelle, historique, gastronomique, viticole... sa culture taurine et son environnement unique font de la Camargue un lieu incomparable.

Aigues-Mortes signifie la ville aux eaux mortes et recèle bien des trésors.

Le petit port de plaisance est relié à Sète par le canal du Rhône et au Grau du Roi par la mer. Louis IX désireux d'un port royal en Méditerranée fit construire le canal au XIIIe siècle afin d'établir une ouverture sur l'orient pour ses croisades.

La principale ressource économique d'Aigues-Mortes est le sel, les immenses étendues de terres inondées préservent une faune et une flore des plus rare au sud de la ville.

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