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5 avril 2016

HISTOIRE DE FRANCE PAR LES TIMBRES : LE TEMPS DES CATHEDRALES

saturnin

La basilique Saint-Sernin de Toulouse est un sanctuaire bâti pour abriter les reliques de saint Saturnin, premier évêque de Toulouse, martyrisé en 250. Devenu l'un des plus importants centres de pèlerinage de l'Occident médiéval, elle fut desservie, depuis le IXe siècle au plus tard et jusqu'à la Révolution française, par une communauté canoniale. Saint-Sernin est la plus grande église romane conservée en Europe.

La rue du Taur qui mène de la place du Capitole à la basilique tire d'ailleurs son nom des circonstances du martyre. Saint Saturnin, alors à la tête de la communauté chrétienne de Toulouse, est pris à parti par les prêtres païens dans le forum au pied du Capitolium antique (actuelle place Esquirol). Selon la légende, il est sommé de se prosterner devant les statues païennes. Refusant de se prosterner, il est attaché par les pieds à un taureau de sacrifice, sans aucune forme de procès. Devant les cris de la foule, le taureau furieux prend la fuite le long du cardo, franchit la porte Nord puis la corde rompt et le corps inerte reste sur ce qui était alors une route sortant de la ville. Deux jeunes filles, les saintes Puelles, l'enterrent sur place. La basilique conserve 260 chapiteaux romans et est le symbole de l'architecture romane méridionale. Toulouse recevait alors la visite de nombreux pèlerins sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle, ou venus honorer les reliques de saint Saturnin.

La basilique Saint-Sernin fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1840. Elle est également inscrite au patrimoine de l'UNESCO au titre des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France depuis 1998.

Le magnifique monument roman qu'est Saint-Sernin trouve son origine dans le désir d'exalter la mémoire de Saturnin, premier évêque et martyr de Toulouse, qui vécut dans la première moitié du IIIe siècle (le nom latin, Saturninus, s'étant transformé dans la langue d'oc en Sarni avant de se franciser en Sernin).

Son histoire nous est connue par la Passio sancti Saturnini. Ce texte, rédigé sans doute au début du Ve siècle, raconte comment le "très saint homme Saturnin, évêque de la cité de Toulouse" - donc du territoire dont la ville était le chef-lieu - desservait, avec ses deux diacres et un prêtre, une petite église.

Partant de son domicile, Saturnin devait passer devant le Capitole avant de parvenir à la "maison de Dieu". En 250, il fut arrêté devant ce temple païen.

L'édit publié par l'empereur Dèce en janvier de cette même année obligeait tous les citoyens de l'Empire à sacrifier publiquement aux dieux du paganisme : ainsi devaient-ils manifester leur fidélité aux pratiques religieuses traditionnelles de Rome.

Accusé de troubler les oracles, puis sommé de sacrifier, Saturnin refusa héroïquement l'apostasie. Il fut alors attaché par les pieds au taureau que l'on devait immoler.

Celui-ci, piqué à vif, entraîna dans sa fuite furieuse le corps, bientôt brisé et sans vie, de l'évêque.

Selon la Passio, au sein de la communauté chrétienne terrorisée, il se trouva deux pauvres femmes qui, près de l'endroit où le taureau avait abandonné le corps, se risquèrent à le recueillir en un cercueil de bois et à l'ensevelir dans une fosse très profonde.

Longtemps après, à une date inconnue du IVe siècle, l'évêque Hilaire fit fouiller sa tombe jusqu'au cercueil. Il fit dresser au-dessus une toute petite basilique de bois.

L'emplacement exact de cette tombe primitive de Saturnin (et donc de la basilique d'Hilaire) reste inconnu. La tradition toulousaine veut que l'église du Taur en ait perpétué le souvenir, mais les fouilles qui y ont été pratiquées n'ont rien révélé de concluant à cet égard.

De nombreuses découvertes ponctuelles dans tout le quartier ont révélé des tombes en pleine terre ou sous tuiles romaines, des sarcophages en pierre ou en marbre, des épitaphes.

En fait, l'immense abbatiale romane s'élève au-dessus et à l'intérieur d'une très vaste nécropole. Ni les limites exactes, ni les composantes païennes et chrétiennes n'en ont pu être estimées, aucune fouille méthodique et d'une envergure suffisante n'ayant encore été pratiquée dans ce site archéologique de première importance.

Le plus grand ensemble de sarcophages en marbre connu aujourd'hui à Toulouse en provient. Mais, si l'on excepte ceux qui ont été rencontrés à une grande profondeur, dans des niveaux antiques ou supposés tels, la plupart de ces monuments, souvent marqués d'un décor chrétien, sont parvenus jusqu'à nous après avoir été remployés durant le Moyen Age et les Temps Modernes dans le cloître et les cimetières de Saint-Sernin.

Devant l'importance de la dévotion et le développement de la nécropole suscités par la gloire et les vertus du martyr, l'évêque Sylve dut faire entreprendre l'édification d'une nouvelle basilique-martyrium, vers la fin du IVe siècle. La Passio précise qu'il s'agissait d'un splendide monument d'un coût très élevé.

Sylve décéda avant la fin des travaux, achevés sous son successeur Exupère qui transféra solennellement les restes de Saturnin dans le monument, les y enterrant dans un sarcophage de marbre, le 1er novembre de l'une des toutes premières années du Ve siècle (en 402 selon H. Crouzel).

L'abside en arc de cercle outrepassé de dimension moyenne (6 m de diamètre intérieur) retrouvée en 1970 dans la crypte haute de l'actuel Saint-Sernin lui appartient si l'on considère que le sarcophage de Saturnin demeura dans son sol depuis la translation d'Exupère jusqu'en 1258.

Elle fut enveloppée par l'abside majeure de l'église de la fin du XIe siècle, de telle sorte que le diamètre intérieur du rond-point roman correspond à peu près au diamètre extérieur de l'abside paléochrétienne. Mais l'on ne saurait tracer sûrement le plan de l'édifice. Le terme "basilique" employé à son sujet par la Passio pourrait se traduire par une nef principale (correspondant à l'abside, donc large de 6 m) accostée de collatéraux, un transept étant aussi envisageable.

Le culte du martyr toulousain y connut désormais un vif éclat et une grande pompe liturgique.

C'est sous le long épiscopat d’Isarn (1071-1105) que la communauté des chanoines de Saint-Sernin décide d’édifier une nouvelle et grande église pour accueillir les pèlerins de plus en plus nombreux qui font halte à Toulouse sur la route de Saint-Jacques-de-Compostelle et se recueillent sur la tombe du saint martyr.

Les travaux débutent au début de la décennie 1070 qui est également le moment de la construction d’un hôpital des pèlerins, aujourd’hui musée Saint-Raymond.

L'expansion économique

Tout d’abord, la grande expansion économique de l’Occident chrétien à partir du XIe siècle et qui se développe au XIIe et une bonne partie du XIIIe siècle.

Elle permet de dégager des revenus financiers permettant le financement de grands chantiers dans toute la chrétienté. Or, les chanoines de Saint Sernin sont d’importants propriétaires fonciers.

 Les pratiques religieuses

Des pratiques religieuses telles que le culte des reliques et le pèlerinage vers Saint-Jacques-de-Compostelle sont d'excellentes raisons.

Depuis le Haut-Moyen Age, le sentiment est fort que les saints sont un indispensable intermédiaire entre le peuple chrétien et Dieu car ils ont été dans son amitié.

Le pèlerinage vers Saint Jacques prend de l’ampleur au cours des Xe et XIe siècles, devenant le troisième pèlerinage de la chrétienté après Jérusalem et Rome.

Le séjour des pèlerins favorise également les dons en argent et donc le financement du chantier.

 La réforme grégorienne

Enfin, la réforme grégorienne (du nom de Grégoire VII, pape de 1073 à 1085), amorcée par la papauté au milieu du XIe siècle, favorise la visibilité de l'Eglise par l’édification d’édifices imposants.

L'église est batie en référence de l'église contantinienne St Pierre de Rome. La dimension du transept est reprise de la Basilique romaine; le plan en 5 nefs exprime encore ce désir d'allégeance à l'Eglise de Rome.Il faut dire que le pape a arbitré un conflit avec l'Evêque Isarn en faveur des chanoines de St Sernin. L'affirmation de la primauté du siège romain était donc à la fois un devoir religieux et un agréable remerciement des chanoines de St Sernin. Le chapître canonial de St Sernin recevra en 1120 la dignité d'abbaye.

Le chantier est entamé par le chevet et le déambulatoire.

Au moment de la consécration du 24 mai 1096 par le pape Urbain II, sont terminés le chevet, et ses chapelles rayonnantes, le déambulatoire, le chœur et les transepts.

Par la suite, commence la construction de la nef et des collatéraux.

À la mort du maître d’œuvre Raymond Gayrard, en 1118, le périmètre de l’église est terminé tout comme ses piliers jusqu’à la hauteur des collatéraux mineurs et les trois travées de la nef les plus proches du chœur.

Mais les travaux vont dès lors se poursuivre au cours des XIIe et XIIIe siècles.

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saint denis

 La basilique Saint-Denis, à dix kilomètres environ au nord de Paris est à juste titre considérée comme le premier témoignage de l'«art français», plus tard appelé art gothique. Elle a été consacrée par l'abbé Suger le 11 juin 1144 en présence du roi Louis VII et de toutes les sommités du royaume.

Une première basilique, dans un style pré-roman, avait été consacrée quatre siècles plus tôt, le 24 février 775, par l'abbé Furald, en présence du futur empereur Charlemagne. C'est que le lieu avait acquis une réputation de sainteté car c'était là qu'était mort, selon la chronique, Saint Denis, premier évêque de Paris.

Des moines s'y étaient installés dès l'époque mérovingienne, au Ve siècle, et leur abbaye allait devenir pendant douze siècles la nécropole des rois de France. 46 rois, 32 reines, 63 princes et princesses et 10 Grands du royaume y reposèrent jusqu'à la Révolution.

En 1959, lors de travaux de fouilles dans la crypte située sous la basilique, l'archéologue Michel Fleury explore l'emplacement qu'avait réservé l'empereur Napoléon III pour le repos éternel de lui-même et sa famille.

C'est ainsi qu'il découvre les traces de la première tombe princière. Elle abrite les restes d'une personnalité de sang royal. Grâce à une bague passée à son pouce, elle est identifiée comme étant Arégonde, belle-fille de Clovis, épouse de Clotaire 1er et arrière-grand-mère du roi Dagobert, descendant de Clovis. La princesse a été ensevelie ici, à Saint-Denis, à sa mort vers 565, au milieu d'un somptueux mobilier funéraire.

Le fameux roi Dagobert, bienfaiteur de l'abbaye, y fait transporter les reliques de Saint Denis et y est lui-même inhumé comme plusieurs autres souverains mérovingiens.

Le statut de nécropole royale est officialisé beaucoup plus tard par Saint Louis qui fait installer dans la croisée de l'abbatiale seize tombeaux destinés à accueillir les corps des premiers souverains, qu'ils soient mérovingiens, carolingiens ou capétiens. Ces tombeaux entourent un somptueux monument dédié à Dagobert 1er. La translation des premiers corps a lieu le 12 mars 1264. Louis IX lui-même, mort devant Tunis le 25 août 1270, y est inhumé le 22 mai 1271. 

La crypte en viendra à accueillir plus tard la dépouille de tous les rois capétiens, à l'exception de cinq : Philippe Ier et Louis VII, morts au XIIe siècle, Louis XI, inhumé à Cléry-Saint-André, sur les bords de la Loire (superstitieux, il pensait qu'il bénéficierait de davantage de prières en ce lieu que dans la nécropole, mêlé à tous les autres rois), Charles X, mort en exil sur les bords de l'Adriatique, Louis-Philippe 1er, inhumé à Dreux (Eure-et-Loir).

Pendant la Révolution, en 1793, les tombeaux sont profanés en deux temps.

Le 10 août 1793, à l'occasion du premier anniversaire de la chute de la royauté, un décret de l'avocat tarbais Bertrand Barère, porte-parole du Comité de Salut public à la Convention, ordonne de détruire les symboles de la royauté sur les sarcophages comme ailleurs. Dans un deuxième temps, pour les besoins de la guerre, on entreprend de récupérer le plomb des sarcophages (tout comme celui des vitraux de la basilique). On ouvre à cet effet cinquante-et-un cercueils et l'on jette les ossements des souverains dans deux fosses communes, dans un terrain vague au nord du monument. Les cercueils d'intérêt artistique sont néanmoins conservés en bon état.

À la fin du 1er Empire, avec la Restauration de la monarchie et le retour de Louis XVIII, les ossements sont pieusement réinhumés dans un ossuaire, dans la crypte.

Saint-Denis retrouve brièvement sa fonction de nécropole royale, accueillant les dépouilles de Louis XVIII, du duc de Berry et de quelques princes et princesses de l'époque post-révolutionnaire. La crypte récupère aussi la dépouille du roi Louis VII qui a échappé aux profanations de la Révolution. Elle reçoit le 21 janvier 1817 les restes présumés de Louis XVI et Marie-Antoinette, en provenance du cimetière de la Madeleine, à Paris, où les monarques ont été jetés après leur exécution. En cet endroit de la capitale, une chapelle expiatoire est par ailleurs érigée.

En 1830, après la fuite de Charles X et l'arrivée sur le trône de Louis-Philippe Ier, issu de la branche des Orléans, rivale des Bourbons, Saint-Denis perd son statut de nécropole royale. Le nouveau roi fait transférer les dépouilles de ses propres ancêtres dans la chapelle érigée par sa mère à Dreux, à l'ouest de Paris, rebaptisée pour l'occasion « Chapelle royale ». Ce monument néo-gothique accueillera en 1876 sa propre dépouille ainsi que celle de son épouse, la reine Amélie.

Au Moyen Âge et sous l'Ancien Régime, l'abbaye de Saint-Denis avait l'insigne honneur de conserver les « regalia », autrement dit les objets symboliques employés à chaque sacre d'un nouveau souverain : la couronne, l'épée, le sceptre, l'anneau et la main de Justice.

Forts de leur proximité d'avec les rois, les moines de Saint-Denis étaient devenus dès le XIIIe siècle les historiens officiels de la monarchie. Il leur appartenait de mettre à jour les superbes Grandes Chroniques de France (il nous reste 900 exemplaires de ces manuscrits enluminés).

L'abbaye de Saint-Denis à laquelle appartenait la basilique est aujourd'hui transformée en maison d'éducation des jeune filles de la Légion d'Honneur. L'église abbatiale a, quant à elle, accédé au statut de cathédrale lorsqu'a été créé le département de la Seine-Saint-Denis. Tandis que le préfet s'est installé à Bobigny, ville administrative érigée en chef-lieu, l'évêque du diocèse correspondant a choisi Saint-Denis, ville au passé religieux autrement plus prestigieux.

Depuis une attaque de l'empereur allemand en 1124, les rois capétiens avaient pris l'habitude d'arborer la bannière de Saint Denis, rouge du sang du martyr, dans les grands moments de péril. Cette tradition a été reprise huit siècles plus tard par les révolutionnaires parisiens, insurgés contre le roi. C'est comme ça que le drapeau rouge est devenu dans le monde entier le symbole des luttes révolutionnaires et ouvrières !

Le timbre représente la crypte de la basilique et les tombeaux des Rois de France avec leurs gisants.

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reims

 La cathédrale Notre-Dame de Reims porte depuis 800 ans le renom de la région à travers le monde et continue à témoigner de l’histoire de France. Lieu du sacre des rois de France (vingt-neuf rois de France ont été couronnés à Reims entre 1027 et 1825), la cathédrale acquiert pour le monde contemporain un destin européen après la réconciliation franco-allemande officialisée sous ses voûtes par Charles de Gaulle et Konrad Adenauer en juillet 1962. Notre-Dame de Reims est également incontournable sur le plan de l’histoire de l’art : fleuron de l’architecture gothique, la cathédrale, qualifiée de référence universelle, est inscrite sur la Liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO depuis décembre 1991.

Le christianisme est introduit à Reims par saint Sixte au milieu du IIIème siècle. L’existence d’une cathédrale est, quant à elle, admise au siècle suivant. Mais au tournant du Vème siècle le siège de l’évêque est transféré à l’emplacement d’anciens thermes gallo-romains, là même où s’élève la cathédrale actuelle. La cathédrale du Vème siècle est restée dans l’histoire : sur le seuil, son évêque Nicaise est décapité lors d’invasions barbares et c’est dans son baptistère que se déroulera le baptême de Clovis. Une nouvelle cathédrale sera édifiée au IXème siècle qui, après bien des transformations, connaîtra un programme de reconstruction partielle aboutissant, au XIIème siècle, à un édifice ample et richement décoré. Celui-ci brûle dans l’incendie qui embrase tout le quartier, « l’année d’une éclipse de soleil », entre 1207 et 1210.

Le chantier de construction d’une nouvelle cathédrale commence officiellement le 6 mai 1211. Aubry de Humbert, archevêque, met à contribution le talent des bâtisseurs de l’époque (qu’on qualifiera bien plus tard de « gothique »). Les avancées techniques sont mises au service des thèses des théologiens, dont celles de l’abbé Suger qui avait dirigé la reconstruction de la basilique de Saint-Denis, pour qui l’édifice doit être un écrin de lumière. L’édification des premières cathédrales gothiques à Sens, Noyon, Laon, Paris, Senlis, puis la « modernité » des édifices de Soissons et Chartres sont autant d’expériences dont Reims va bénéficier.

La construction de la cathédrale rémoise commence par le chevet (là où il y a l’autel), englobant l’ancienne cathédrale incendiée, démolie au fur et à mesure, et dont on pense conserver la façade pour laquelle on conçoit portails et statues jusqu’en 1252, date à laquelle on décide de détruire des maisons appartenant à des chanoines. Cet espace libéré permet un édifice plus long, doté d’une façade neuve. Le gros œuvre, c’est-à-dire le voûtement de la nef et l’érection de la façade jusqu’en haut de la Grande Rose se déroule sur 80 ans, jusqu’à la fin de XIIIème siècle et sous la direction de quatre architectes différents.

Le plan, en croix latine, est celui d’un édifice vaste, avec une longueur intérieure de 138 m et un chœur canonial, scène du sacre du roi de France qui empiète de trois travées sur la nef. Les collatéraux (bas-côtés) n’ont jamais été pourvus de chapelles latérales. Le transept est peu saillant. Le sanctuaire comporte un déambulatoire pourvu de cinq chapelles rayonnantes ; la chapelle axiale étant plus profonde.

Le voûtement sur croisées d’ogives de la nef culmine à 38 m et l’élévation intérieure, sur le modèle des cathédrales de Soissons et de Chartres, est à trois niveaux : grandes arcades dont l’ampleur correspond aux fenêtres des collatéraux, triforium (galerie de circulation) et fenêtres hautes. Le mur n’est plus porteur et le poids de la voûte est contrebuté à l’extérieur par les arcs-boutants dont les têtes superposées prennent appui sur des culées, ornées d’anges aux ailes déployées. Assurant parfaitement leur rôle technique, les arcs-boutants rémois sont de magnifiques éléments décoratifs symbolisant l’élégance de la cathédrale rémoise.

Grâce à cette ingéniosité, la cathédrale est un écrin de lumière : les fenêtres se succèdent, sur le modèle novateur de la fenêtre « châssis » occupée par deux lancettes surmontées d’une rose à six lobes, admirée et dès lors, copiée. Autre nouveauté et prouesse technique : les tympans des trois portails de la façade sont occupés par des roses.

Il convient d’imaginer la métamorphose de la lumière provoquée par les vitraux disparus : ceux des fenêtres basses sont cassés par les chanoines dans la seconde moitié du XVIIIème siècle pour éclairer les collatéraux et la nef. Plus de 3 000 m² de vitraux anéantis par la Première Guerre mondiale sont restaurés ou recréés par la famille Simon-Marq, maîtres-verriers à Reims depuis le XVIIème siècle. Marc Chagall (1974) ou Imi Knoebel juin 2011) honorent de leur talent trois chapelles rayonnantes.

Au Moyen-âge, la pierre, grâce à la sculpture, fait aussi partie du monde des images et une polychromie aussi éclatante que celle des vitraux en facilite la lecture . Une correspondance thématique est souvent établie, au même endroit de l’édifice, entre le vitrail à l’intérieur et la sculpture à l’extérieur. Avant 1918, plus de 2 300 sculptures figuratives avaient été dénombrées sans compter les éléments décoratifs naturalistes. Sculptures en haut relief du revers du portail ou statues hautes de plusieurs mètres de la façade sont autant de séquences narratives mettant en scène l’histoire Sainte et l’histoire de l’Eglise de Reims avec ses saints locaux. Le rôle de cathédrale royale (accueillant le sacre de vingt-cinq rois) est également mis à l’honneur.

Le message délivré par la façade résume l’ensemble du programme iconographique. Les portails sont particulièrement riches : les piédroits (de chaque côté des portes) sont occupés par des statues exécutées par plusieurs ateliers : des plus anciennes, avec la série encore statique des Prophètes au portail sud (à droite en regardant la façade) réalisées peut-être pour orner la façade de la cathédrale précédente, aux plus animées dont l’Ange au Sourire au portail nord (à gauche) est le représentant le plus célèbre, pour avoir eu la tête brisée pendant la Première Guerre mondiale et qui, après restauration, allait vite symboliser la ville renaissante après la guerre.

Incendiée le 19 septembre 1914 et bombardée durant quatre ans, la cathédrale est terriblement endommagée, tout comme la ville détruite à 85%. Les gâbles des portails (parties supérieures triangulaires) présentent, à gauche, la Crucifixion, jamais encore montrée dans une dimension aussi importante sur la façade d’un édifice religieux, à droite, le retour du Christ triomphant et, au centre, le couronnement de Marie, reine du ciel, avec, pour la première fois, le geste du Christ posant la couronne sur la tête de sa mère, comme un rappel fait au roi de France avant son propre sacre. Marie, à qui la cathédrale est dédiée, est à l’honneur dans les deux roses. Puis, on retrouve la fonction royale de l’édifice illustrée au-dessus de la grande rose : le roi David vainqueur du géant Goliath et la galerie des Rois où les rois de la Bible encadrent la figuration du baptême de Clovis. Cette galerie est mise en évidence (alors qu’elle est située sous la rose à Notre-Dame de Paris ou à Amiens) à la base des tours. Les tours ne furent jamais pourvues de flèches : le coût du remplacement de la charpente et de la toiture incendiées accidentellement en 1481 ne permet plus l’élévation des sept flèches prévues pour couronner l’édifice qui reçoit sur le faitage une ligne de fleurs de lys.

Lieu du sacre, monument d’exception, l’édifice s’élevait au sein du quartier cathédral dans un tissu urbain resserré : côté sud (à droite de la cathédrale ), la demeure de l’archevêque (Palais du Tau) et à l’opposé, le chapitre où vivent les chanoines, avec les maisons claustrales, les écoles, l’Hôtel-Dieu et les parties communes. Celles-ci étaient reliées directement à la cathédrale par une petite porte ornée d’une Vierge sur un trône, sur la gauche de l’édifice, au niveau du bras nord du transept (toujours visible) jouxtant deux autres portails (Jugement dernier, Saints locaux), lesquels présentent une qualité de sculpture remarquable. Ils avaient été conçus initialement pour la façade principale avant que celle-ci ne soit honorée d’un autre programme à l’occasion du changement d’un maître-d’œuvre plus ambitieux.

La cathédrale de Reims est admirable : elle atteste la maîtrise des techniques les plus innovatrices et rend compte de la culture médiévale dont la richesse de son iconographie donne le résumé. La cathédrale doit autant à ses restaurateurs qui ont su mettre inventivité et talent à son service : l’architecte en chef des Monuments historiques, Henri Deneux, étant le plus emblématique. C’est lui, qui après la Première Guerre mondiale, reconstruira le monument et le dotera d’une charpente en ciment armé. La page des destructions volontaires est tournée. En 1962, c’est sous ses voûtes que la réconciliation franco-allemande est officialisée. Cette messe à la cathédrale participe à la construction européenne. En 1991, en même temps que le Palais du Tau, mais aussi l’ancienne abbaye royale Saint-Remi et sa basilique pour leur rôle lors des sacres royaux, Notre-Dame de Reims est inscrite par l’Unesco sur la liste du patrimoine mondial : c’est devant l’humanité toute entière qu’elle témoigne du travail des bâtisseurs depuis 800 ans.

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rodez

 De très loin, on aperçoit cet énorme édifice qui domine la ville. Ses dimensions sont telles que tout dans la cité paraît petit relativement  à elle... A distance, le monument semble massif et monolithique, tandis que de près se révèlent mille dentelles de pierres.

La cathédrale résume plus de 700 ans d'histoire à elle seule, portant la trace de l'ère gothique, de la Renaissance et même des artisans du XXIe siècle qui restaurent les vieilles pierres et continuent ce chantier jamais achevé...

Visiter un tel monument, c'est donc un véritable voyage, dans l'espace comme dans le temps. Je vous y invite... Le périple ne sera pas sans péripéties mouvementées, chutes de pierres ou  incendies... Ce sera aussi l'occasion d'évoquer tous les souvenirs et toutes les légendes qui témoignent de l'importance du lieu dans la mémoire des Ruthénois. On croisera ainsi un chanoine turbulent, des anges bâtisseurs, et un évêque qui voulut faire de cette cathédrale la huitième merveille du monde !

Notre histoire débute dans la belle ville de Rodez, dans la nuit du 16 au 17 février 1276. Les habitants furent réveillés par un bruit tonitruant. Le clocher de la cathédrale romane s'effondrait, détruisant le chevet du bâtiment... De manière providentielle, le bel autel de marbre blanc avait été mis en lieu sûr le mois précédent. Certains, dit-on, n'hésitèrent pas à y voir un signe du ciel...

Cet autel est l'un des derniers vestiges de la cathédrale romane, aujourd'hui entièrement disparue. Il est toujours conservé dans la cathédrale actuelle, qui est, quant à elle, du pur gothique. C'est un marbre magnifiquement travaillé. Une zone centrale lisse est entourée d'un rebord décoré, fait d'arceaux et de bandeaux. On le doit à un certain évêque Deusdedit (épiscope de 961 à 1004). Son style l'apparente à d'autres autels du IXe et du Xe siècle conservés dans l'Hérault, et laisse supposer une influence byzantine. En 1662, il a été peint d'une Vierge à l'enfant sur l'ordre des chapelains de la cathédrale. Elle est nimbée de rayons en forme de flammes, et accompagné de deux anges porteurs de lys.

Mais revenons en 1276. Une église détruite, c'est l'opportunité d'une reconstruction. Hélas, pendant près de deux cents ans, on dut se contenter des ruines de l'ancienne cathédrale effondrée, et du chantier de la nouvelle...

Le visiteur est écrasé par la grandeur majestueuse de l'édifice. C'est qu'il a fallu plusieurs siècles pour venir à bout d'une contruction aussi titanesque... Les bâtisseurs commencent par le chevet de la cathédrale : c'est ainsi qu'entre 1277 et 1300 sont construites l'abside et les chapelles rayonnantes. Ces premiers travaux sont dus aux libéralités de l'évêque Raymond de Calmont. Celui-ci peut voir les deux premières travées du coeur achevées en 1298, date de sa mort.

L'architecture conçue par Jean Deschamps est grandiose et ingénieuse. Les murs sont soutenus par un système d'arcs-boutants et de contreforts, particulièrement visibles au niveau des "planètes"' (les toits de la cathédrale, ci-contre).

Malheureusement, après 1300, le chantier se ralentit considérablement, sous l'effet de la diminution des revenus de l'évêché. Toutefois, à partir du milieu du XVe siècle, les travaux reprennent à cadence accélérée. Sous l'épiscopat de Guillaume de la Tour d'Oliergues (1430-1457) est élevé le portail sud aux 108 statues, et la troisième travée du choeur. En 1468, son successeur, Bertrand de Chalençon, termine le choeur et le transept, construit le jubé. Quelques années plus tard est achevé le magnifique portail du transept nord (voyez la photo ci-dessous), dont le tympan représente le couronnement de la Vierge et les rois mages. A la même époque fut également réalisée une autre merveille : un retable d'argent, une oeuvre d'une richesse et d'un rafinnement inouïs, hélas disparue.

Arrive le grand courant de la Renaissance, qui n'est pas tant la sortie d'un âge de ténèbres qu'un retour à l'antique. Plusieurs hommes hors du commun vont apposer une marque indélibile à cet édifice : les évêques François d'Estaing et Georges d'Armagnac, et les Salvanh, une dynastie de bâtisseurs.

Une nuit de 1510, le désarroi est immense dans Rodez. Un ouvrier qui travaillait dans la tour de l'horloge a oublié d'éteindre les braises avant de partir se reposer. La tour brûle. L'évêque François d'Estaing réveille ses bons paroissiens pour les faire prier, afin que le ciel empêche le sinistre de s'étendre. Il faut croire qu'il fut entendu, car le feu ne causa de dommage ni au reste de la cathédrale, ni aux maisons proches.

Loin de se lamenter, François d'Estaing voit dans ce sinistre une occasion providentielle de donner à sa cathédrale le clocher qu'elle mérite, "digne de la magnificence de l'église" ainsi qu'il aimait à dire. La vieille tour de l'horloge doit céder sa place à une merveille du gothique flamboyant... Pour mener à bien son projet, François fait appel à Antoine Salvanh, un jeune architecte talentueux. Le chantier dure de 1513 à 1526.

Le clocher est à la fois massif et élégant. Le bas de la tour est de plan carré, et au fur et à mesure que l'on monte dans les étages, la forme en devient plus élaborée, avec l'apparition de tourelles d'angle ; enfin, le sommet est bâti selon un plan octogonal, d'un grand raffinement. Les étages supérieurs sont ornés d'une véritable menuiserie de pierre. On y trouve des niches abritant des statues de saints, des balustrades, des arcs trilobés ou quadrilobés, des pinacles... Un véritable répertoire de l'art gothique !

L'ascension du clocher est agrémentée de belles surprises. Les tailleurs de pierre semblent s'être amusés à soigner toutes sortes de détails. Tantôt c'est un oiseau fantastique qui se cache derrière un arc, tantôt c'est un élégant escalier de pierre en colimaçon qui vous emporte toujours plus haut....

Au bout d'une centaine de marches environ, on arrive à la terrasse du dernier étage, où la Vierge domine la ville, entourée de ses anges thuriféraires (porteurs d'encensoirs). Etonnamment, les traits des anges sont assez grossiers. Bien sûr, il fallait qu'on puisse les distinguer d'en bas, et c'est sans doute pour cela qu'on leur a fait d'énormes têtes, des yeux exorbités et de grosses mains aux doigts tentaculaires ! A propos d'anges, on rapporte que la nuit, à l'époque de François d'Estaing, ils venaient travailler à la construction de la cathédrale... Belle légende !

Une des chapelles de la cathédrale date également de la Renaissance. On peut y admirer une mise au tombeau aux figures très expressives. On y remarque le chiffre GR : Gaillard Roux, nom du commanditaire des travaux. Une inscription en caractères gothiques nous en apprend davantage sur le personnage: chanoine attaché à la cathédrale, il fit élever ce monument grandiose pour obtenir le pardon de ses nombreux péchés, parmi lesquels le jeu, le blasphème et la débauche. Contemporain de François d'Estaing, Gaillard a même été emprisonné pour mauvaise conduite sur l'ordre de l'évêque. Datée de 1523, la chapelle mêle les figures de la mise au tombeau, d'inspiration résolument gothique, aux feuilles d'acanthes et oves de la Renaissance...

Le clocher de François d'Estaing est une pièce d'architecture telle qu'il ne restait aux futurs évêques qu'à vivre dans son ombre... Toutefois, Georges d'Armagnac est bien décidé à rivaliser de projets grandioses avec son prédécesseur. Avec Georges, c'est l'esprit de l'humanisme qui souffle sur Rodez. Le prélat s'entoure de savants, parmi lesquels Guillaume Philandrier. Philandrier avait édité et commenté l'ouvrage de Vitruve, le classique de l'architecture antique. Pour cette raison, on pense généralement que le savant personnage fut une sorte de conseiller architectural du prélat.

Sous l'impulsion de Georges d'Armagnac et de son docte conseiller, l'architecte Jean Salvanh -le fils d'Antoine, le bâtisseur du clocher- conçut un projet grandiose. Il s'agissait de couronner la tour sud d'une construction à plusieurs étages, montrant les trois ordres antiques de colonnes (dorique, ionique, corinthien). Le projet était si ambitieux que l'on fit graver sur la tour une inscription latine, sans doute composée par Philandrier. Elle ordonne avec orgueil aux "masses insensées des pyramides d'Egypte" de disparaître devant les "vraies merveilles du monde"... Toutefois, Georges d'Armagnac quitta Rodez en 1562, avant l'achèvement ces coûteux travaux que son successeur jugera bon d'interrompre...   

L'autre réalisation de l'épiscopat d'Armagnac est l'étrange construction acollée au bout de la charpente de la cathédrale (ci-contre). C'est une fausse façade d'Eglise, totalement aveugle. Elle est surplombée d'un fronton flanqué de deux consoles en colimaçon et agrémenté de plusieurs statues de saints. Elle évoque une prémonition des églises jésuites bâties à partir du XVIe siècle sur le modèle du Gesu (Rome).

Tant de découvertes, et encore, je n'ai pas tout dit... Il faut visiter la cathédrale l'été, pour faire l'ascension du clocher en visite guidée et le soir, visiter l'extérieur de la cathédrale avec un audioguide très bien fait (se renseigner auprès de l'Office de Tourisme).

Ce qui est magnifique dans un tel édifice, c'est que des hommes vivant à des époques différentes, ayant des goûts esthétiques parfois opposés concourent tous à la même oeuvre. Cela donne à penser sur la continuité d'une civilisation...

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lyon

La cathédrale porte le nom de "Primatiale des Gaules" depuis 1079, distinction accordée par le pape Grégoire VII en mémoire des martyrs et de la première église chrétienne de Gaule, fondée à Lyon par saint Pothin vers 160 après JC.
Eglise d'importance, elle a connu des événements marquants, comme les deux conciles de 1245 et de 1274, le couronnement du Pape Jean XXII en 1316, la messe en honneur du mariage royal entre Henri IV et Marie de Médicis en 1600.
Aujourd'hui s'y déroulent les principales cérémonies religieuses de la ville.

Les dimensions de la cathédrale sont 80m de long pour 26m de large et 32,5m de haut. A l'intérieur, l'absence de déambulatoire caractérise les églises du Lyonnais.

La construction de l'édifice débute en 1165 par le mur du cloître. Les constructeurs se servent alors, pour partie, de blocs provenant des édifices romains, en particulier du forum, effondré au IXe siècle.
La nouvelle cathédrale se trouve sur l'emplacement d'une ancienne église, qui n'est détruite qu'au fur et à mesure de l'avancement des travaux, et dont on a retrouvé les traces dans le sous-sol (jardin archéologique).

Initialement, l'architecture est d'inspiration romane mais les travaux vont durer plus de trois cents ans. Le mariage entre les styles roman et gothique, voire gothique flamboyant, témoigne de cette longue construction. La chronologie est lisible à l'intérieur de la cathédrale : les parties occidentales sont romanes et plus l'on s'avance vers la façade, plus le style est gothique.

Construite sur un plan en croix latine, les parties les plus anciennes sont donc les plus proches de la Saône : l’abside, le choeur, les murs des chapelles absidiales et les parties basses du chevet et du transept.
Les deux tours orientales, les quatre premières travées de la nef et leur voûte sont achevées entre le XIIe siècle et premier tiers du XIIIe siècle.

Ce n'est qu'à partir de la seconde moitié du XIIIe siècle que le gothique s'impose totalement : sont alors réalisées, les voûtes du chevet, les verrières du choeur, les dernières travées de la nef et la façade occidentale.

Mais les travaux sont ralentis par manque de moyens financiers.
Le clocher, les voûtes des dernières travées (voûtes sexpartites), les deux rosaces du transept et la rosace de la façade ne sont achevés qu'à la fin du XIVe siècle.
Les deux rosaces du transept, sud au-dessus du grand orgue, et nord vers l’horloge, décrivent différentes scènes de l’Ancien et du Nouveau Testament. La rosace du couchant (façade) raconte les vies de saint Jean-Baptiste et saint Etienne autour de l’histoire de l’Agneau pascal.

La couleur des vitraux a été adaptée à leur position dans l'édifice : les plus au sud ont des couleurs froides pour compenser la chaleur du soleil, alors que ceux placés au nord ont des couleurs plus chaudes. Les trois portes de la façade sont encadrées par deux cent quatre-vingt médaillons en bas-relief quadrilobés.

Ils représentent une suite de scènes bibliques racontant différents épisodes de l'Ancien et du Nouveau Testament : le Zodiaque, l'histoire de saint Jean Baptiste, la Genèse.

Il faudra attendre le XVe siècle pour que la partie haute de la façade et les tours soient terminées. Le grand pignon central entouré des statues de Marie et de l’ange Gabriel, est couronné en 1481 par la statue de Dieu le Père.

La chapelle des Bourbons (du nom des archevêques qui en ont ordonné la construction), de style gothique flamboyant, est construite entre la fin du XVe et le début XVIe siècle. Les éléments décoratifs sont typiques de cette époque : fines nervures, clefs pendantes, éléments végétaux tels que vigne, houx, gui, chardon, chou, etc.

En 1562, pendant les guerres de religion, la cathédrale est dévastée par les troupes calvinistes du baron des Adrets. Toutes les statues des saints dans les niches de la façade et tous les anges des trois portails sont décapités. Le jubé est détruit.

Au XVIIIe siècle, le chapitre décide la destruction du trumeau et du tympan du portail central, pour faciliter le passage des processions.
A l'entrée du chœur des chanoines (extrémité des stalles), se trouvent les statues sculptées par Blaise en 1776 et 1780, représentant les deux saints patrons de la cathédrale : saint Étienne, diacre et martyr, et saint Jean Baptiste.

L'époque de la Révolution vient à bout du reste des statues. Entre 1791 et 1793, l'évêque Lamourette ordonne la destruction du jubé et la modification du chœur, qui sera restauré dans sa disposition médiévale entre 1935 et 1936.

Pour remeubler le choeur après la Révolution, on achète les stalles de Cluny, alors en vente.

Les derniers dommages subis par la cathédrale datent de 1944 où tous les vitraux qui n'avaient pas été ôtés sont détruits (heureusement, les plus anciens étaient à l'abri).

L'horloge astronomique : Datée du XIVe siècle, son mécanisme en fer forgé d’origine serait le plus ancien de France. Elle a été remaniée plusieurs fois : au XVIe pour son mécanisme, au XVIIe pour sa décoration.

Haute de 9,35 mètres et large de 2,20 mètres, elle est composée d'une base de trois cadrans et d'un dôme où logent les automates : ce sont des animaux et une scène représentant l'Annonciation. Le mouvement à été refait dans les années 1930. Son mécanisme primitif, ses cadrans, son astrolabe et ses automates se révèlent au public quatre fois par jour à midi, 14h, 15h et 16h.

Elle indique : la date, les positions de la lune, du soleil et de la terre, ainsi que le lever des étoiles au-dessus de Lyon. Bien entendu, compte tenu des connaissances de l'époque, c'est le soleil qui tourne autour de la Terre. La date donnée sera exacte jusqu'en 2019.

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puy

Le Puy-en-Velay est le lieu d'un ancien culte païen, peut-être celte (on observe une influence celtique sur la frise du chevet) ou orientale (les bas-reliefs du chevet ont adopté des motifs orientaux). Plusieurs légendes expliquent l'intérêt porté par les chrétiens à cet endroit: une femme aurait guéri, sur une dalle phonolithique (qu'on trouve aujourd'hui dans l'église). Elle reçoit l'ordre céleste d'avertir l'évêque saint Paulien de construire une église au Puy.

On raconte aussi qu'un cerf (symbole de l'âme aux prises avec les tentations du monde serait apparu pour délimiter dans la neige les traces du sanctuaire. Enfin, des vieillards auraient apporté aux évêques Vosy et Scutaire les premières reliques de la vierge. Le Puy devient évêché en 593. Jusqu'au IXe siècle, il n'y a pas de pèlerinage vraiment important vers le Puy. A cette époque, le Puy subit la rivalité de l'abbaye de Monastier.

En 950, l'évêque du Puy Godescalc est le premier pèlerin à faire le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle. Après son retour, le Puy devient le point de départ de l'une des voies les plus importantes vers la Galice (via Podiensis).
En 1051, l'évêque reçoit le pallium (le Puy est élevé au rang d'archevêché). en 1077 commence un pèlerinage suivi. Le Puy bénéficie d'abord d'une ferveur populaire avant d'intéresser les puissants. Adhémar de Monteil, évêque du Puy, est nommé chef de la première croisade en 1095 par le pape Urbain II. Le culte se développe sous la protection des rois et des papes qui font du Puy un bastion anti-cathare. De nombreux conciles y sont tenus et les papes y effectuent plusieurs visites. Les jubilés attirent les foules et de nombreuses indulgences sont attachées au pèlerinage.

Saint Louis fait don d'une vierge reliquaire originaire du Soudan qui est détruite à la Révolution mais dont on a conservé une copie. Au XIXe siècle, on assiste à un engouement du culte marial qui aboutit à une reconnaissance du dogme de l'Immaculée Conception. La cité ponote profite grandement de cette vague qui persiste encore aujourd'hui.

La construction de la cathédrale actuelle commence à la fin du XIe siècle. L'essentiel des travaux est effectué au XIIe siècle. L'ancienne église est utilisée comme chevet. On lui ajoute un clocher, un transept puis une nef de deux travées. Lors d'une deuxième campagne de travaux, deux autres travées sont ajoutées avec un porche. Une troisième campagne permet la construction des dernières travées qui reposent sur des piliers dans le vide.

Le porche du For est édifié à la fin du XIIe siècle. Il est surmonté d'une chapelle au XVIe. En 1427, un tremblement de terre rend nécessaire l'ajout d'un gros arc-boutant dans la façade. Celui-ci sera finalement enlevé à la fin du XIXe siècle. Avant le XVIIIe siècle, l'entrée de l'église se faisait par un souterrain qui débouchait presqu'au niveau du choeur. Un nouveau passage est créé par l'archevêque Gallard et provoque la fermeture de l'ancien passage. Une entrée latérale est percée au XIXe siècle. L'église qui menace ruine subit alors de nombreuses restaurations pas toujours heureuses.

L'architecte Mallay détruit en 1845 une tour défensive du XIIe siècle qui était reliée à la cathédrale par le bâtiment des mâchicoulis. Il fait également disparaître les fresques du croisillon sud. Son successeur, l'architecte Mimey (1865) détruit le chevet et le reconstruit de façon arbitraire. Entre 1885 et 1888, l'architecte Petitgrand reconstitue le clocher pyramidal du chevet. Au XXe siècle, des travaux ont permis de retrouver l'entrée initiale de l'église, par un immense escalier débouchant comme une trappe au coeur de la cathédrale.

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laon

La situation de Laon, sur une colline qui domine les plateaux environnants, lui a toujours donné un rôle de place forte. Vers le début du VIe siècle, la ville est devenue un évêché par l'intervention de Saint Remi, natif de Laon. La première cathédrale datait du IXe et fit l'objet de restaurations vers 1113 après des émeutes destructrices.

La construction de la cathédrale gothique est envisagée vers 1160. Laon est donc l'une des premières cathédrales gothiques (après Saint Denis, Sens, Noyon, Senlis contemporaine de Notre-Dame de Paris). La nef est achevée à la fin du XIIe siècle, les tours des transepts en 1225. La façade est terminée en 1245.

Immédiatement, on ajoute des arcs-boutants à la nef et on envisage la reconstruction du vaisseau central du choeur, afin de réaliser le plus long choeur médiéval (10 travées). A cet effet des pierres sont amenées depuis la carrière de Chermizy, située en contrebas. Des attelages de boeufs sont utilisés pour les monter.

C'est en hommage à cette collaboration animale (d'ailleurs commencée avant les transformations) que des bœufs sont représentés dans les tours de Laon. Enfin, au XIVe siècle, des chapelles latérales sont ajoutées entre les contreforts du choeur. A la même époque, la façade du croisillon sud est refaite en style gothique rayonnant. Aucune grosse modification n'est réalisée par la suite.

En 1790, l'évêché de Laon est supprimé et Laon est rattaché à Soissons. La cathédrale devient donc une simple église paroissiale. Elle ne retrouvera jamais son statut initial. En 1853, des restaurations sont pratiquées. L'édifice a de toute façon été relativement épargné par le temps et les événements.

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sourire

L'Ange au Sourire, dénommé aussi Sourire de Reims, est une statue dont l'original avait été sculpté entre 1236 et 1245. Cette statue se trouve au portail nord de la façade occidentale de la cathédrale de Reims. Son nom est une appellation de la Première Guerre mondiale.

Les anges de la cathédrale de Reims sont bien connus des érudits du XIXe et du début XXe siècle pour leur gracieux sourire. Eugène Viollet-le Duc (1814-1879) ne s’est pas intéressé à cette figure en particulier mais à l’ensemble des anges rémois. Emile Mâle, dans son ouvrage L’Art religieux au XIIIe siècle en France, paru en 1898, se contente de noter qu’à Reims, « saint Nicaise, le haut du crâne enlevé, marche avec une sérénité héroïque entre deux anges qui lui sourient ». C’est son alter ego, l’Ange de l’Annonciation, que remarque pour sa part André Michel dans son œuvre encyclopédique publiée en 1906. Il s’intéresse notamment à la qualité du sourire des anges de Reims : « La cathédrale de Reims est par excellence la cathédrale des anges. Et de ceux de l’abside à celui de l’Annonciation, on peut suivre dans l’expression de plus en plus aiguë du sourire, dans les particularités de la facture de plus en plus libre et dans le style de la draperie, l’évolution de la sculpture elle-même ».

L'Ange est décapité par une poutre de l'échafaudage en flammes, lors de l'incendie de la cathédrale de Reims, le 19 septembre 1914. Après une chute de quatre mètres cinquante, sa tête se brise au sol en plus d’une vingtaine de morceaux.

La tête de l’Ange au Sourire est ramassée par l’abbé Thinot, dès le lendemain de l’incendie, et mise en sûreté dans les caves de l'archevêché de Reims. C'est là qu'elle est découverte par l'architecte Max Sainsaulieu, le 30 novembre 1915. Elle sert alors de support pour la propagande française, devenant le symbole du génie français et du patrimoine détruit par l'armée allemande.

Après la guerre et à partir des fragments d’origine et d’un moulage conservé au musée des monuments français (ancien Palais du Trocadéro, cette célèbre figure est reconstituée et remise à sa place, le 13 février 1926.

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albi

Au XIIIe siècle, Albi est au coeur de l'hérésie cathare. Lorsqu'en 1277 l'initiative est prise de construire la cathédrale Sainte Cécile, le catharisme est en voie de résorption sous l'effet d'une violente répression. Néanmoins, jugeant la situation encore instable, les catholiques, maîtres de la ville depuis peu de temps, décident d'édifier une cathédrale-forteresse qui doit être une démonstration de leur puissance. Celle-ci est idéalement placée sur un promontoire rocheux qui surplombe la vallée du Tarn d'une trentaine de mètres.

 Avec ses fenêtres hautes et étroites comme des meurtrières, Sainte Cécile d'Albi semble prête à soutenir un siège. La première pierre est posée en 1282 et le choeur est consacré en 1480 : les campagnes de construction du gros-oeuvre se sont donc étendues sur deux siècles. A la fin du XVe, on élève les trois derniers étages du clocher, qui ne figuraient pas sur les plans initiaux (on désirait alors que la tour ne dépasse pas le reste de l'édifice). A cette période, on ajoute également le jubé, rompant avec l'idée d'unité du volume. Enfin, en 1509, on fait appel à des peintres italiens pour la décoration intérieure (ces peintures, encore splendides, n'ont jamais été restaurées).

 Pendant la Révolution, certaines statues du jubé ont subi des dégradations, mais, dans son ensemble, la cathédrale a été plutôt épargnée. En 1843, à l'occasion de la restauration de la toiture, on ajoute un bandeau à faux mâchicoulis avec un chemin de ronde et quelques tourelles, ce qui accentue l'allure de forteresse.    

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chambéry

Ancienne église du couvent des franciscains édifiée aux 15e et 16e siècles, Saint-François de Sales ne devint cathédrale qu'en 1777. Bâtie par des moines mendiants, elle est d'une grande sobriété et d'une austérité toute monastique et présente, d'extérieur, un aspect trapu et sobre, reposant sur 25 à 30 000 pilotis de mélèze. Sur sa gauche s'ouvre l'ancien cloître des Franciscains du XVIIe siècle, aujourd'hui Musée.

Deux contreforts massifs divisent la façade gothique, de molasse grise, en trois parties verticales de hauteurs différentes. La double porte massive, nous invite à la visite. A noter qu'après 3 ans de rénovation, la Cathédrale de Chambéry a retrouvé sa nouvelle façade et nous dévoile toute sa splendeur d’antan.

L'espace intérieur témoigne lui aussi de la modestie de l'édifice : une nef sans transept, flanquée de deux bas-côtés, qui s'ouvre sur un chevet à déambulatoire bordé de chapelles. La grande originalité de la cathédrale réside dans la réussite de son décor intérieur : un ensemble, exceptionnel en France, de peintures religieuses de style troubadour, que je n'ai pas pu photographier par manque de luminosité.

Dans le choeur, un autel massif, présente la statue de St François de Sales, patron de l'édifice.

 L'édifice fut recouvert au XIXe siècle de peintures en trompe-l'oeil tout à fait exceptionnelles : 6 000 m² de décors peints, le plus vaste ensemble d'Europe. Deux années de travail furent nécessaires pour leur restauration.

Christ en croix surmonté d'un vitrail, se trouvant à l'entrée principale

Le timbre représente des peintures en trompe-l'oeil de l'intérieur de la cathédrale et la silhouette de la cathédrale.

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puy velais

Le Puy-en-Velay est le lieu d'un ancien culte païen, peut-être celte (on observe une influence celtique sur la frise du chevet) ou orientale (les bas-reliefs du chevet ont adopté des motifs orientaux). Plusieurs légendes expliquent l'intérêt porté par les chrétiens à cet endroit: une femme aurait guéri, sur une dalle phonolithique (qu'on trouve aujourd'hui dans l'église). Elle reçoit l'ordre céleste d'avertir l'évêque saint Paulien de construire une église au Puy.

On raconte aussi qu'un cerf (symbole de l'âme aux prises avec les tentations du monde serait apparu pour délimiter dans la neige les traces du sanctuaire. Enfin, des vieillards auraient apporté aux évêques Vosy et Scutaire les premières reliques de la vierge. Le Puy devient évêché en 593. Jusqu'au IXe siècle, il n'y a pas de pèlerinage vraiment important vers le Puy. A cette époque, le Puy subit la rivalité de l'abbaye de Monastier.

En 950, l'évêque du Puy Godescalc est le premier pèlerin à faire le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle. Après son retour, le Puy devient le point de départ de l'une des voies les plus importantes vers la Galice (via Podiensis).
En 1051, l'évêque reçoit le pallium (le Puy est élevé au rang d'archevêché). en 1077 commence un pèlerinage suivi. Le Puy bénéficie d'abord d'une ferveur populaire avant d'intéresser les puissants. Adhémar de Monteil, évêque du Puy, est nommé chef de la première croisade en 1095 par le pape Urbain II. Le culte se développe sous la protection des rois et des papes qui font du Puy un bastion anti-cathare. De nombreux conciles y sont tenus et les papes y effectuent plusieurs visites. Les jubilés attirent les foules et de nombreuses indulgences sont attachées au pèlerinage.

Saint Louis fait don d'une vierge reliquaire originaire du Soudan qui est détruite à la Révolution mais dont on a conservé une copie. Au XIXe siècle, on assiste à un engouement du culte marial qui aboutit à une reconnaissance du dogme de l'Immaculée Conception. La cité ponote profite grandement de cette vague qui persiste encore aujourd'hui.

La construction de la cathédrale actuelle commence à la fin du XIe siècle. L'essentiel des travaux est effectué au XIIe siècle. L'ancienne église est utilisée comme chevet. On lui ajoute un clocher, un transept puis une nef de deux travées. Lors d'une deuxième campagne de travaux, deux autres travées sont ajoutées avec un porche. Une troisième campagne permet la construction des dernières travées qui reposent sur des piliers dans le vide.

Le porche du For est édifié à la fin du XIIe siècle. Il est surmonté d'une chapelle au XVIe. En 1427, un tremblement de terre rend nécessaire l'ajout d'un gros arc-boutant dans la façade. Celui-ci sera finalement enlevé à la fin du XIXe siècle. Avant le XVIIIe siècle, l'entrée de l'église se faisait par un souterrain qui débouchait presqu'au niveau du choeur. Un nouveau passage est créé par l'archevêque Gallard et provoque la fermeture de l'ancien passage. Une entrée latérale est percée au XIXe siècle. L'église qui menace ruine subit alors de nombreuses restaurations pas toujours heureuses.

L'architecte Mallay détruit en 1845 une tour défensive du XIIe siècle qui était reliée à la cathédrale par le bâtiment des mâchicoulis. Il fait également disparaître les fresques du croisillon sud. Son successeur, l'architecte Mimey (1865) détruit le chevet et le reconstruit de façon arbitraire. Entre 1885 et 1888, l'architecte Petitgrand reconstitue le clocher pyramidal du chevet. Au XXe siècle, des travaux ont permis de retrouver l'entrée initiale de l'église, par un immense escalier débouchant comme une trappe au coeur de la cathédrale.

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notre dame

Le Paris de l'Antiquité choisit, pour assurer sa défense, de se réduire à l'île de la Cité. C'est donc sur cette île qu'apparaît, dès le IVe siècle, une importante basilique. Initialement consacrée à Saint Étienne, elle devient la cathédrale Notre-Dame de Paris, après une période de cohabitation entre les deux titulatures. Cette double attribution s'explique par une partition interne entre la partie réservée à l'évêque (Saint Étienne) et la partie réservée au chapitre (Notre-Dame).

On retrouve aujourd'hui cette dualité dans les portails du transept, consacré au nord (portail qui donnait sur l'enclos canonial) à la Vierge et au sud (portail qui donnait sur l'enclos épiscopal) à Saint Étienne

Au début du XIIe siècle, le chapitre, devenu plus puissant, ne veut plus se contenter de la basilique antique (malgré ses dimensions importantes). Des travaux d'embellissement sont donc réalisés. Mais la véritable transformation n'intervient qu'avec le retour en force du pourvoir épiscopal. Les cathédrales de Saint Denis et de Sens inaugurent le début d'un mouvement de reconstruction qui touche Paris. L'évêque Maurice de Sully change l'administration paroissiale de Paris et entreprend la construction de la nouvelle cathédrale dès 1161.

Il a le mérite de concevoir dès l'origine l'emplacement du parvis, ce qui n'est pas fait pour la majorité des autres grandes cathédrales.
         Les travaux avancent rapidement. La consécration du chevet à lieu en 1182. Cependant, à la mort de Maurice de Sully, le rythme de construction fléchit. On manque ensuite de documents pour déterminer de façon précise quelle a été la marche des travaux. On estime que les statues de la galerie de la façade ont été mises en place en 1222. Durant cette même période, alors que la façade n'est pas encore achevée, on modifie l'élévation de la cathédrale .

En effet, celle-ci est rapidement jugée trop sombre (elle l'est encore). Pour faire entrer un plus grand flot de lumière, on décide d'allonger les fenêtres hautes en supprimant les roses aveugles qui s'intercalaient entre ces fenêtres et les tribunes (Viollet-le-Duc a reconstitué cette disposition, à sa façon, dans la dernière travée de la nef). Cela rend nécessaire l'installation d'un nouveau système d'évacuation des eaux et la réfection de la charpente. On ajoute également une flèche (même si rien ne prouve formellement qu'elle n'existait pas antérieurement. Vers 1230, le transept est réaménagé (ajout d'une travée, grandes roses). L'ensemble est probablement terminé vers 1245.

  Le choeur (clôture, jubé, stalles....) est réaménagé plusieurs fois, notamment par Louis XIII, puis par Louis XIV. Tous ces travaux d'aménagement disparaissent avec la Révolution. Notre-Dame de Paris a ensuite bénéficié d'une restauration de très bonne qualité, effectuée par Viollet-le-Duc.

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rouen

Une cathédrale est édifiée à Rouen à l'époque carolingienne. Elle subsiste jusqu'en 1020. A cette époque on lui substitue, à l'initiative de l'archevêque Robert, fils de l'un des ducs de Normandie, une cathédrale romane, dont la construction s'achève en 1063. Moins d'un siècle plus tard apparaît la volonté de transformer la cathédrale en édifice gothique. Cela se traduit immédiatement par la construction de l'actuelle tour Saint-Romain (1145), à gauche de la façade.

Quarante ans plus tard, la conversion au gothique de la totalité de l'édifice est entreprise, légèrement retardée par un incendie en 1200. Quatre ans plus tard, la construction de la nef est terminée et Philippe Auguste vient y sceller le rattachement de la Normandie au Royaume de France. A la fin du XIIIe siècle, la cathédrale est achevée.

Quelques ajouts plus tardifs viendront la compléter. Ainsi la chapelle axiale est-elle remplacée par une longue chapelle dédiée à la vierge. On rajoute un étage à la tour Saint-Romain, avec un toit en ardoises orné de soleils d'or. Ceux-ci, disparus en 1944, ont été rétablis en 1987. L'ajout le plus important est certainement la tour de Beurre (1488), à droite de la façade. Pour assurer une partie de son financement, les rouennais avaient été autorisés à consommer des produits laitiers (donc du beurre) pendant le carême, en échange d'une petite contribution. C'est ce qui lui vaut son nom.
La façade occidentale est remaniée au début du XVIe siècle. En 1544 une nouvelle flèche vient remplacer celle qui avait brûlé en 1514. La flèche actuelle (151 m) et ses quatre clochetons de cuivre datent de 1826.

La cathédrale souffre beaucoup de la seconde guerre mondiale, même si l'essentiel des sculptures et les vitraux ont été protégés. Le culte n'est réouvert qu'en 1956.

On peut ajouter que la cathédrale a également souffert de la tempête de décembre 1999. L'un des clochetons (Nord Est) est tombé, perçant la toiture au niveau du choeur. Si le toit a rapidement été réparé, le clocheton reste malheureusement absent.

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narbonne

La première église fondée à Narbonne date du IIIe siècle. Sa situation dans l'Empire romain en fait une métropole religieuse dès le Ve siècle. Narbonne devient un archevêché au début du IXe siècle. La cathédrale est initialement dédiée à la Vierge. Vers 782 apparaissent deux martyrs espagnols Just et Pasteur, qui deviennent les saints patrons de la cathédrale.
Une église préromane est édifiée entre la fin du IXe et le XIe siècle. Il en reste une tour près du cloître. Elle reste en activité jusqu'à la construction du choeur gothique actuel. Celui commence à être bâti en 1272. Sa première pierre est envoyée de Rome par le pape Clément IV, ancien archevêque de Narbonne. Il est achevé en 1332. On construit alors deux tours sur les chapelles du chœur La cathédrale est intégrée dans une vaste cité épiscopale, en grande partie conservée

Les travaux se poursuivent normalement jusqu'en 1340 mais il devint nécessaire pour les achever d'abattre une partie des remparts, ce qui fut refusé par les édiles de la ville. Ajouté au manque de moyens, cette décision provoque un tel ralentissement que la construction est finalement abandonnée en 1587, date de la consécration. Pendant cette période, on procède tout de même à la construction d'un cloître sur l'emplacement de la cathédrale préromane. Le transept est à peine ébauché et un mur le sépare du chœur
En 1708, l'archevêque entreprend de nouveaux travaux. Mais l'édification de la nef de neuf travées reste en suspens : les restes de cette construction forment la cour Saint Eutrope. En 1803, la cathédrale devient une simple église paroissiale. Seule Carcassonne conserve le statut d'évêché dans l'Aude. Entre le XVIIIe et le XIXe siècle, d'autres projets d'achèvement voient le jour sans jamais être mis en œuvre Seul Viollet-le-Duc poursuit pendant deux ans un plan ambitieux. Ce dernier est également abandonné, faute de moyens. La priorité est en effet donnée à la restauration du chœur gothique.

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mans

L'évangélisation du Mans et la fondation de la première cathédrale sont dues à un jeune clerc, Julien, présenté comme un disciple direct du Christ par les Actes des évêques, ouvrage de l'évêque Aldric (IXe siècle). Pourtant, la fondation de la cathédrale du Mans ne saurait remonter à une époque si lointaine. On la date généralement du IVe siècle. Un menhir légendaire posé à l'angle sud ouest de la cathédrale symbolise son emplacement.
Le premier édifice est dédié à Sainte Marie et à Saint Pierre. L'emplacement du sanctuaire étant étroit, on opte pour un positionnement nord-ouest/sud-est. A la fin du Ve siècle, la titulature est étendue à Saint Gervais et Saint Protais (on les retrouve à Soissons). Mais, suite à la rédaction des Actes des évêques et au transfert du corps de Saint Julien dans la cathédrale, ce dernier s'impose peu à peu. Il devient l'unique patron de la cathédrale dans la seconde moitié du Xe siècle. A cette époque, on ajoute un déambulatoire au choeur (pour faciliter l'accès aux reliques) et on reconstruit la nef

Un édifice roman est ensuite érigé. Le sanctuaire, achevé en 1065, s'effondre peu après. La reconstruction du chœur est terminée en 1081. L'évêque Hoël (1085-1096) achève le transept et les tours. Bien que dépourvues de nef, les parties récentes sont dédicacées en 1093. La nef manquante est ajoutée par l'évêque Hildebert de Lavardin (1096-1126) et le moine architecte Jean, issu de la Trinité de Vendôme. En 1120 est érigée la tour de la croisée du transept

En 1134, un incendie détruit le vaisseau central de la nef (couvert en bois). Un second incendie, en 1137, finit de détruire la cathédrale. La reconstruction de la nef, commencée en 1145, à l'initiative de l'évêque Guillaume de Passavant, tient compte des avancées permises par les croisées d'ogives. La ville étant ruinée, on tente de réutiliser les pièces qui ont résisté aux deux catastrophes : l'abside, la façade occidentale... La nouvelle cathédrale est consacrée en 1158. La façade occidentale étant difficile d'accès, on ajoute un portail au sud, en écho au portail royal de Chartres

Au XIIIe siècle (1220), le choeur est rebâti dans le style gothique. Philippe Auguste donne, en 1217, l'autorisation de l'étendre au-delà des murs antiques, ce qui implique de procéder à un remblaiement avant toute construction, pour compenser le dénivelé au sud-est. Le nouveau sanctuaire est consacré en 1254. Dans l'intervalle, plusieurs plans se sont succédés. Le premier architecte édifie un double déambulatoire ouvrant sur 13 chapelles. Les architectes normands (maîtres de Bayeux puis de Coutances) qui lui succèdent adopte une élévation classique mais de grande ampleur. Enfin, un troisième architecte (peut-être Jean de Chelles, le concepteur du bras nord de Notre Dame de Paris), importe d'Ile de France un style nouveau : le gothique rayonnant

Afin d'atténuer la rupture entre la nef et le choeur, le transept est à son tour reconstruit entre 1385 et 1430. La tour sud est terminée en 1480. L'édification d'une nouvelle nef est envisagée mais ne peut être mise en oeuvre, faute de moyens. La cathédrale n'a pas, par la suite, subi de modification majeure

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senlis

La cathédrale Notre-Dame de Senlis est composite, ce qui s'explique par la durée de sa construction. Commencée en 1151, la cathédrale possède déjà son choeur et sa façade occidentale vers 1167. La dédicace a lieu le 16 juin 1191. C'est ensuite que les délais s'étirent. La cathédrale était initialement dépourvue de transept, ce qui correspondait à une tentative d'affranchissement du plan en croix latine qu'on retrouve notamment à Bourges.

Dès 1240, on décide l'adjonction de croisillons, ce qui nécessite la modification des deuxième et troisième travées de la nef. En 1230, on ajoute également l'étage octogonal de la tour méridionale de la façade.
En 1504, un incendie cause de nombreux dégâts. Les restaurations ont lieu de 1506 à 1515. En 1520 est commencée l'édification de la façade du transept sud. C'est Pierre Chambiges, le fils de Martin Chambiges, auteur du transept sud de Saint Pierre de Beauvais qui en est chargé.

La construction s'achève en 1560 par la façade nord. On ajoute encore des chapelles au XVIIe siècle. Enfin, au XVIIIe siècle, on blanchit à la chaux les murs de la cathédrale

Celle-ci, qui cesse ensuite de ses modifier, conserve des proportions modestes, dues à la petite taille du diocèse (les moyens financiers étant proportionnels) et à l'existence de constructions antérieures (par exemple la chapelle Saint Gervais Saint Protais au sud, le palais épiscopal au sud-est). Plusieurs restaurations ont été entreprises au XXe siècle pour sa conservation.

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amiens

Notre-Dame d'Amiens est la plus grande cathédrale gothique du monde (200 000 m3 soit 2 fois Notre-Dame de Paris en volume) et l'une des plus belles puisqu'elle est classée au Patrimoine mondial de l'humanité. C'est l'incendie de la cathédrale romane (qui datait de 1152) en 1218 qui provoque la construction d'une cathédrale gothique. Les premières pierres sont posées en 1220, dans un contexte de grande prospérité. Contrairement à la tradition, les architectes commencent par construire la façade et la nef. L'édification est assez rapide puisque l'essentiel est fait à la fin du XIIIe siècle : cela confère à Notre-Dame d'Amiens une unité architecturale qui manque à beaucoup de ses rivales.

  Quelques éléments sont tout de même ajoutés par la suite : le couronnement des tours (en 1366 et 1402), des arcs-boutants supplémentaires au niveau du choeur. En 1528, un incendie détruit la flèche, qui est immédiatement reconstruite. Elle est raccourcie en 1627 à la suite d'un orage. Au XIXe, la cathédrale est restaurée (en partie par Viollet-le-Duc).

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lodéve

Les origines de la cathédrale de Lodève, primitivement dédiée à Saint Géniès, remontent aux Ve et VIe siècles. Saint Fulcran, célèbre évêque du Xe s., construit la cathédrale romane (consacrée en 975) ; il ne conserve qu'une partie de l'église précédente qui, renforcée, devient la crypte du nouvel édifice. Elle existe toujours sous le choeur gothique.

L'édifice actuel remplace l'église de Saint Fulcran, dont il reste quelques assises, côté sud, et de nombreux chapiteaux, dans le cloître. Les travaux ont débuté au milieu du XIIIe s., par la construction du massif clocher, accolé à l'église de 975. On passe ensuite, entre 1290 et 1318, à l'édification du magnifique chœur à vaisseau unique.

La nef, quant à elle, est élevée avec des bas-côtés, pour prolonger la chapelle nord du chœur, construite à la suite de l'union de la paroisse Saint André avec la cathédrale. Au XVe s., des chapelles sont édifiées entre les contreforts ; le cloître est débuté à la même époque. Le vocable de Saint Fulcran supplante officiellement celui de Saint Géniès, la ferveur populaire attribuant de nombreux miracles au défunt évêque

Les Protestants prennent en juillet 1573 la cathédrale, dont ils détruisent la nef, certainement pour isoler le clocher, véritable donjon stratégique. Le corps de Saint Fulcran, jusqu'alors préservé, est découpé sur l'étal d'un boucher. Après la récupération de la ville par les Catholiques, on dresse une simple palissade entre le chœur préservé et la nef ruinée. Il faut attendre l'épiscopat de Plantavit de La Pause pour qu'ait lieu une reconstruction à l'identique de la nef (1634-1643). Le cloître sera reconstruit par les chanoines à la fin du XVIIe siècle

Au XVIIIe, la tribune et le grand orgue sont construits, le chœur somptueusement aménagé par Mgr de Fumel. A la Révolution, le diocèse de Lodève est supprimé; la cathédrale est transformée en magasin à fourrages, son mobilier dévasté à l'exception du grand-orgue ; elle échappe de peu à la démolition.

D'importants travaux de restauration et d'embellissement sont effectués au XIXe ; les contreforts du chœur sont consolidés, la chapelle des reliques est construite. L'archiprêtre Beaupillier s'attache à embellir l'intérieur de la cathédrale: il est à l'origine de la réouverture des baies du chœur (occultées depuis le XVIe s.) et de la mise en place des superbes vitraux de Mauvemay (1856). La grande chaire néogothique, trois fois primée à l'Exposition Universelle de Paris est installée en 1867.

Au XXème siècle, d'importants travaux sont réalisés: les abords de la cathédrale, enclavée dans des bâtiments parasites, sont dégagés; la porte des Evêques, qui était murée, est rouverte. L'intérieur de l'église est débarrassé de ces enduits, ce qui révèle la superbe polychromie des matériaux employés pour la construction de la voûte du vaisseau principal (ogives de grès et voûtains de tuf).
Actuellement, une restauration générale, étalée sur cinq ans, est à l'étude. Elle devrait s'achever par l'aménagement d'une salle de Trésor dans l'ancienne salle capitulaire

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angoulême

.Un temple dédié à Jupiter aurait été élevé à l'emplacement de la cathédrale d'Angoulême à l'époque gallo-romaine. Au IVe siècle, une cathédrale consacrée à Saint Pierre est construite. Les Wisigoths la détruisent. La cathédrale est rebâtie au VIe siècle. Ce deuxième édifice est détruit en 981 suite à un incendie lié aux raids Normands dans la région. Une nouvelle cathédrale est alors élevée par l'évêque Grimoard de Mussidan.
Néanmoins, la cathédrale actuelle est due à l'éminent évêque Girard, légat du Pape. Celui-ci dirige lui-même le chantier. Il choisit de couvrir sa cathédrale de coupoles comme il a pu en observer de semblables à Périgueux et à Cahors. Il fait également preuve d'originalité en couvrant sa façade de sculptures. Les travaux débutent en 1110. La cathédrale est probablement presque achevée en 1138, lors de sa consécration.

La cathédrale est pillée pendant les guerres de Religion. Elle sert de Temple de la Raison sous la Révolution. Elle subit la restauration radicale de l'architecte Paul Abadie qui ajoute à la façade son pignon, ses clochetons et ses statues équestres. Il reconstruit également le dôme de la croisée et le clocher.

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La crypte aurait été construite au-dessus du puits dans lequel ont été jetés leurs corps. La seconde relate que des évangélistes auraient découvert à Chartres des druides qui vénéraient une Vierge prêt d'enfanter. Certains en déduisent abusivement que la cathédrale a été construite sur un lieu où se réunissaient les druides.chartres

Notre-Dame de Chartres a été inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco en 1979. Sa situation, en rase campagne (Beauce), lui permet d'être vue de plus loin qu'aucune autre cathédrale.
La première cathédrale identifiée date du IVe siècle. Sa fondation est entourée de plusieurs légendes. La première raconte que deux saints de Sens seraient venus évangéliser la population de Chartres avant d'être martyrisés avec une jeune fille du pays, Ste Modeste.

Le groupe cathédral commence à se développer au VIe siècle. En 858, la cathédrale est pillée lors des invasions normandes. En 911, Rollon assiège la ville. Un épisode légendaire prend place dans ce cadre : l'évêque de Chartres aurait mis Rollon en fuite en brandissant le voile de la Vierge. Ce dernier est ainsi devenu l'une des reliques primordiales de la cathédrale.

Cinq édifices précèdent la construction de la cathédrale actuelle. Le dernier édifice avait été érigé entre 1020 et 1037, à l'initiative de l'évêque Fulbert. Un incendie, en 1134, détruit des bâtiments proche de la cathédrale mais épargne cette dernière. On décide alors de profiter de l'espace dégagé pour procéder à des transformations. On élève alors la façade actuelle devant l'église de Fulbert. Initialement, l'accès à la cathédrale se faisait par les tours. Vers 1145-55, on décide de faire de la façade en cours d'édification une façade harmonique, sans pour autant détruire ce qui avait déjà construit. Un mur est construit dans l'alignement des deux tours. On y perce les trois portails du Portail royal que l'on eut admirer actuellement. En 1194, un second incendie détruit l'église romane, ne laissant intact que la crypte et la façade. La construction d'un édifice gothique est alors engagée.

L'avancée des travaux est fulgurante puisque le gros-oeuvre est achevé 25 ans plus tard. Trois facteurs expliquent cette rapidité prodigieuse : les fondations existaient déjà (on a utilisé les fondations romanes), les moyens financiers n'ont jamais manqué et la façade occidentale est en grande partie conservée. On lui ajoute seulement, entre les tours, la rose et la galerie des rois. Quelques transformations sont ensuite effectuées. En 1506, on remplace le beffroi en bois de la tour nord par une flèche de pierre de style gothique flamboyant.

En 1514 commence la réalisation de la clôture du choeur. Au XVIIIe, le chapitre décide la destruction du jubé. La Révolution a relativement épargné la cathédrale, puisque l'essentiel des pertes concernent le mobilier et non la sculpture ornementale. En 1836, suite à un incendie qui détruit la charpente, on édifie au dessus de la nef une charpente métallique, refaite en 1998.

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beauvais

La cathédrale de Beauvais est le symbole même d'une ambition démesurée qui n'atteignit pas son but. Elle n'en est pas moins extrêmement impressionnante et intéressante.

Prévue pour être la plus grande cathédrale du monde, elle est aujourd'hui une des plus inachevées. Pourtant ce qui existe actuellement - le choeur et le transept - est suffisamment impressionnant pour qu'on n'ose imaginer ce qu'eût été le projet achevé.

Le choeur de Beauvais est en effet le plus élévé du monde. On ne peut que regretter qu'aucune nef ne vienne le prolonger. L'édification de la cathédrale fut extrêmement longue, en raison notamment des problèmes de financement et des défauts de conception de la construction, qui nécessitèrent de multiples modifications des plans initiaux.

En 1225, on décida, à la suite de l'incendie de la Basse-Oeuvre, de construire une cathédrale aux dimensions formidables. Le premier office eut lieu en 1272. En 1284, une partie des voûtes du choeur s'effondra. Le choeur fut donc remodelé et les travaux s'achevèrent au milieu du XIVe siècle. En 1499, on décida de poursuivre la construction avec l'adjonction du transept et de la nef : cette nouvelle campagne s'acheva en 1550 par la réalisation du transept sud.

L'édification de la nef fut abandonnée au profit de la flèche. Celle-ci fut achevée en 1567. La cathédrale de Beauvais était alors au sommet de sa splendeur : elle dominait alors toute l'Europe, y compris Saint Pierre de Rome. Hélas, ce péché d'orgueil fut sévèrement puni. En 1573, la tour s'effondra, impliquant de nombreux travaux de remise en état. En 1600, on entama la construction de la nef. Mais seule la première travée fut effectivement réalisée. La palissade qui clôturait le chantier à l'ouest devint définitive.

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bayeux

 On ignore la date de fondation de la première cathédrale Notre-Dame, même si l'on sait qu'il y avait un temple païen sur le site de Bayeux. On sait également qu'une cathédrale a été endommagée par les Normands en 911 et incendiée en 1046.

 Les travaux pour la construction de la nouvelle cathédrale sont engagés en 1047 et pris en main deux ans plus tard par l'évêque Odon de Conteville, demi-frère de Guillaume de Normandie. Le nouvel édifice et consacré en 1077, en présence de Guillaume et Mathilde.On en renforce les tours en 1107.
      En 1150, l'évêque Philippe d'Harcourt fait élargir le choeur et ajoute des chapelles latérales.  Après un incendie en 1160, de nouveaux travaux sont entrepris en 1165.

 Des éléments gothiques apparaissent dans la nef et les collatéraux. Des chapelles sont progressivement ajoutées tout au long du XIVe siècle. A cette époque, la tour romane de la croisée du transept est remplacée par une tour gothique, achevée au XVe siècle. En 1412, des anges musiciens sont peints dans la crypte, au-dessus des chapiteaux. En 1427 le tympan occidental consacré au Jugement dernier est sculpté.
      Dans la seconde moitié au XVe siècle, la cathédrale est victime de plusieurs sacs protestants. Les restaurations suscitent un réaménagement de l'espace intérieur (jubé, orgues), qui ne cesse d'évoluer jusqu'au XVIIIe siècle.

De nouveaux pillages interviennent en 1790. La cathédrale devient un temple de la Raison. Délaissée par la suite, elle subit de nombreuses détériorations. En 1851, le jubé doit être détruit et des travaux d'étayage sont entamés. Des restaurations sont pratiquées par les architectes Viollet-le-Duc et Flachat. Ce dernier est responsable du sauvetage de la tour, couverte par un dôme de cuivre par l'architecte Crétin.

La cathédrale n'a pas souffert des guerres, Bayeux ayant été épargnée lors du débarquement. Les dernières grandes restaurations datent de 1982

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périgueux

La cathédrale Saint-Front est une cathédrale catholique romaine, siège du diocèse de Périgueux et Sarlat. Située dans le centre-ville de Périgueux, elle est classée monument historique depuis 1840 et au Patrimoine mondial en 1998, au titre des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France.

Remontant dans ses premiers jours aux IVe et Ve siècles, l'édifice fut d'abord une église, puis une abbaye avant de prendre le titre de cathédrale au XVIe siècle, suite au sac par les Huguenots de l'ancien siège épiscopal, l'église Saint-Étienne-de-la-Cité. Restaurée par Paul Abadie durant la seconde moitié du XIXe siècle, la cathédrale Saint-Front a, comme la basilique Saint-Marc de Venise, son plan en forme de croix grecque et ses cinq coupoles sur pendentifs qui rappellent la structure de l'église des Saints-Apôtres. L'édifice, d'abord église abbatiale, a pris le nom de celui qui fut, selon la légende, le premier évêque de Périgueux : saint Front.

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bourges

A Bourges, la première église dédiée à St Etienne date du IIIe siècle. Plusieurs édifices se succèdent ensuite, parmi lesquels on trouve une cathédrale romane datant du début du XIe siècle. Le début de la construction de la cathédrale actuelle est difficile à dater avec certitude. On le situe généralement en 1195. La nef est presque achevée en 1265. Dans l'ensemble, la cathédrale devait être achevée avant le début du XIVe siècle, bien que la dédicace n'ait eu lieu qu'en 1325. Certains éléments ont été ajoutés à la fin du XIVe siècle, dont le fenestrage de la façade principale.

Au XVe siècle, l'équilibre de l'édifice étant menacé, on adjoint un disgracieux contrefort à la tour Sud. On ajoute également des chapelles entre les contreforts de la nef et du choeur, et la flèche est remplacée. En 1505, la tour Nord s'écroule, entraînant avec elle son portail et une partie des voûtes attenantes. Les travaux de réparation sont assez lents (de 1508 à 1540). En 1543, on dresse une nouvelle flèche.

Un incendie en 1559 et une tempête en 1584 entraînent de nouvelles réparations. Les guerres de religion causent elles aussi de nombreux dommages (reliques pillées, jubé détruit). La quatrième flèche, sitôt construite est aussitôt détruite. Au XVIIIe siècle, des travaux sont entrepris pour changer la décoration intérieure. La plupart des éléments ajoutés à cette époque sont détruits pendant la révolution. Des restaurations sont pratiquées à partir de 1829. Elles seront parfois violemment critiquées, notamment la technique de restauration des tympans.
Bourges, qui constitue avec Chartres, l'une des cathédrale phares du gothique classique, est à bien des égards exceptionnelle. La volonté d'unifier les volumes se traduit par le rejet du plan en forme de croix latine.

 La cathédrale est donc dépourvue de transept. Le maître de Bourges a adopté le parti d'un collatéral double, ce qui vaut à la cathédrale d'avoir sur la façade occidentale cinq portails et non pas trois portails comme cela se fait d'habitude. L'existence d'un double collatéral a également rendue possible une élévation de type pyramidal, à cinq niveaux. Tous ces partis pris étaient d'une originalité si profonde qu'ils n'ont pas eu de suite. La cathédrale de Bourges est donc tout à fait unique en son genre.

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strasbourg

L'évêché de Strasbourg apparaît au IVe xiècle. Il connaît une éclipse pendant l'invasion par les Alamans avant d'être reconstitué au VIIe. C'est alors un vaste évêché qui comprend tout le Jura, et ce, jusqu'à la seconde moitié du VIIIe siècle. Une première cathédrale est édifiée au VIIe siècle. Un édifice carolingien lui succède. Après le pillage de celui-ci en 1002, une nouvelle cathédrale est édifiée à partir de 1015. Sa construction se poursuit jusqu'en 1055.Après une tempête qui abat la flèche (1074) et deux incendies sans gravité (1136 et 1140) surviennent deux autres incendies (1150 et 1176) qui rendent nécessaires une reconstruction. Des travaux très actifs sont menés jusqu'à la fin du XIIe siècle. En 1253, une campagne d'indulgences est nécessaire pour achever la nef. La construction est presque terminée en 1273.

En 1277 commence l'élévation de la façade ouest. La construction des portails débute en 1284. En 1298, les murs et les voûtes sont endommagés par un incendie qui retarde les travaux. La rose de la façade est établie en 1316. Les tours sont achevées en 1365. Un nouvel incendie, en 1384, fait des ravages. La flèche n'est élevée qu'au cours du XVe siècle. Dans la seconde moitié du XVe, on se consacre à la réparation des voûtes de la nef. Le portail nord est édifié en 1501.

La cathédrale est soumise au culte protestant à partir de 1521 (sauf pendant la décennie 1548-58). S'en suit une guerre entre les évêques protestants et catholiques, qui précède la guerre de Trente ans. A cette occasion, coupée du Saint Empire romain germanique, la ville de Strasbourg s'offre à Louis XIV, en 1679. Deux ans plus tard, la cathédrale est rendue au culte catholique.
En 1683, dans un souci d'adaptation aux consignes du Concile de Trente, on détruit le jubé. La foudre produit en 1759 un incendie qui détruit la toiture. La Révolution est plus nuisible. Malgré les ruses des protecteurs de la cathédrale (panneaux de bois couverts de slogans révolutionnaires devant les tympans, bonnet phrygien de tôle sur la flèche, qui sous prétexte de narguer l'ennemi germanique, évita sa destruction), de nombreuses statues sont détruites.

Des restaurations sont entreprises dès le Ier Empire. Le principal restaurateur est Gustave Klotz de 1838 à 1880. L'allemand Joseph Knauth répare le premier pilier de la nef qui menaçait de s'effrondrer. Les travaux sont achevés par des français en 1926. Les bombardements américains de 1945 détruisent la croisée du transept. Les travaux de réparation sont immédiats. Le Conseil de l'Europe offre les vitraux de l'abside

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tours

La cathédrale Saint-Gatien de Tours est un édifice où s'illustre, du chœur (xiiie s.) à la façade (xve et xvie s.), toute l'évolution du style gothique, lequel fait place dans le couronnement des deux tours au style Renaissance.
Vers 338, Lidoire, second évêque des Turons, fait construire, à l'intérieur de l'enceinte du Bas-Empire, un premier édifice religieux, placé sous le vocable de saint Maurice et des martyrs de la légion thébaine. Celui-ci est reconstruit après 573 par l'évêque Grégoire de Tours, puis une nouvelle fois au début du xiie s., avant d'être incendié en 1167.

Tombé en ruine au début du xiiie s., le chœur est reconstruit de 1239 à 1279, grâce à l'aide de Louis VIII, puis de Saint Louis et de Blanche de Castille, peut-être sur le modèle de la Sainte-Chapelle de Paris. Son architecte est probablement Étienne de Mortagne, auquel on attribue également l'abbaye de Marmoutier, située sur la rive opposée de la Loire. L'architecte Simon du Mans lui succède vers 1300 ; il utilise les vestiges du transept du xiie s. et lui raccorde les deux premières travées de la nef.

C'est au xive s. que prévaut le vocable actuel de Saint-Gatien. À cette époque sont bâties les parties basses des six premières travées de la nef, des bas-côtés et des chapelles. Puis, vers 1425-1430, l'architecte Jean de Dammartin termine les parties hautes de la nef et les deux travées voisines de la façade. La construction de celle-ci s'échelonne de 1427 à 1484. La tour nord est achevée vers 1507, la tour sud en 1547. La cathédrale est l'un des premiers édifices religieux à avoir été coiffé d'un dôme et non d'une flèche. En 1562, elle est pillée par les huguenots, qui détruisent les tombeaux, le jubé et les statues de la façade.

Haute et étroite, prolongée par deux tours de 70 m, la façade, parée d'un riche décor de style flamboyant, est un placage sur les tours du xiie s.

Le chœur était considéré par Viollet-le-Duc comme l'un des plus beaux de France. Cette qualité résulte de la forme élancée des supports - des piliers à quatre colonnes engagées s'élevant jusqu'aux voûtes sans chapiteaux intermédiaires – et de l'allégement maximal de la structure par trois niveaux d'ouvertures : des arcades élancées donnant sur le déambulatoire, un triforium ajouré et des fenêtres hautes garnies de vitraux des années 1260-1270.

La nef comporte huit travées barlongues flanquées de collatéraux où s'ouvrent des chapelles. Au-dessus de piles élancées, dont les faisceaux de colonnettes sont couronnés de bandeaux et de feuillages, d'oiseaux et d'animaux en guise de chapiteaux, court un triforium dont les réseaux offrent une grande diversité. Les clés de voûte portent les armoiries de grands personnages, dont celles du pape Eugène IV.


Outre le grand orgue du croisillon sud, offert par l'archevêque Martin de Beaune en 1522, la cathédrale abrite le tombeau des jeunes enfants d'Anne de Bretagne et de Charles VIII, autrefois à Saint-Martin. Il a été exécuté au tout début du xvie s. par le Florentin Jean de Fiesole pour le sarcophage, et par l'atelier de Michel Colombe pour les gisants. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

   

 

 

 

 

 

 

   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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